lundi 26 juillet 2010

Dans la brume

Si vous cherchez un livre d'horreur court mais qui vous claquera un grand coup, the Mist, la novella de Stephen King initialement publiée dans le recueil Skeleton Crew, est ce qu'il vous faut. Si vous cherchez un film d'horreur bien réalisé et qui vous claquera encore plus fort, l'adaptation de The Mist par Franck Darabont est là pour vous.

J'ai lu la novella (nom donné à un texte qui n'est pas tout à fait un roman mais tout de même bien trop long pour une nouvelle, c'est un format cher à King chez qui un roman c'est tout de suite 800 pages) la semaine dernière, j'ai regardé le film ce week-end. Le livre est génial. Comme souvent chez King, ce ne sont pas tant les évènements surnaturels qui sont effrayants, encore qu'ils le soient bien comme il faut ; non, le pire, ce sont les réactions des hommes et des femmes à ces évènements, la façon dont l'esprit humain réagit à la peur et au désespoir sous la plume du Maître.
Le synopsis, comme souvent, est d'une glaçante simplicité : alors que la brume envahit une petite ville du Maine, certains de ses habitants se retrouvent bloqués dans la supérette locale, n'osant plus sortir car dehors, dans la brume, il y a des choses. C'est un de ces huis-clos où peu à peu les choses dégénèrent, aussi bien dehors où les choses se font de plus en plus pressantes, que dedans où la peur dissout le vernis de la civilisation humaine. Dans ce registre, King est à son meilleur. Son message est redoutablement efficace : l'homme n'est pas foncièrement bon, au contraire, et sous un stress suffisant, notre vraie nature primitive et violente se révèle. C'est chacun pour soi, et on est prêt à suivre n'importe qui promettant une solution, une salvation.

Le livre est déjà bon. Le film est meilleur. C'est sans doute la seule et unique fois que l'on me verra dire cela, mais force est de constater que Darabont a fait un travail incroyable. King lui-même est ressorti de là en disant "wow", et ma réaction était à peu près du même acabit. La force du film, c'est de reprendre avec talent l'histoire du livre, parfois presque mot à mot sur certains dialogues. Mais c'est aussi cette scène rajoutée et cette scène enlevée, l'une apportant beaucoup et l'autre n'enlevant rien. Et c'est surtout cette fin ; je ne ferai pas de spoiler, mais la fin du film n'est pas celle du livre. Elle est meilleure, ou pire, c'est selon le point de vue. A la place de Stephen King, je m'en voudrais de ne pas avoir fini ainsi.


Et puis, quand on est comme moi une inconditionnelle de l'auteur, le méga-clin d'œil à la Tour Sombre dès la première image du film, c'est le genre de chose qui vous gagne d'office. En même temps, Franck Darabont, c'est aussi the Green Mile et Shawshank's Redemption, et donc le fait qu'il connaisse, apprécie et sache nous faire rentrer dans l'univers de Stephen King ne devrait plus être une surprise.
D'après wikipedia, il aurait acquis les droits pour l'adaptation de the Long Walk ("marche ou crève", pour une fois que le titre français est aussi bon...), ce qui a provoqué chez moi une réaction ravie à base de gloussements qui n'est pas sans m'inquiéter sur ma santé mentale. Non parce que, dans le genre roman morbide, on n'a pas fait mieux depuis.

Entre ma passion pour le cerveau tordu du "Maître de l'Horreur", et celle non moins dévorante que j'entretiens pour tout ce qui est rose, parfois je me demande comment Jarjar peut avoir l'air aussi calme à l'idée de m'épouser.

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