jeudi 16 septembre 2010

La faune de St. James's Park

Si vous voulez voir Buckingham Palace et Big Ben dans la même journée, plutôt que de reprendre le métro ou de passer par la rue, faites donc un petit détour par St. James's Park. Voilà quelque chose que nous n'avons pas à Paris, et qui manque, je trouve : les parcs de Londres, ces parcs immenses, fleuris, plein de vie animale absolument pas farouche, ultra reponsants et apaisants. Le genre d'endroit où on irait bien se poser après le travail pour souffler et se changer les idées.

Le genre d'endroit avec des canards qui ont l'air mort :


Sérieusement, je trouve qu'on dirait un zombie, et il me fait carrément flipper. En plus, le machin, il est habitué à être nourri, donc il te fonce dessus droit devant et sans hésitation, en dandinant du popotin - et moi, je recule courageusement devant un canard.

Ceci étant dit, il y a des choses un peu moins flippantes dans ce parc, voire carrément choupi, et du coup on termine sur un petit jeu : cherchez l'intrus !

mercredi 15 septembre 2010

Ready normal people ?

Comme vous vous en doutez, le concert de Muse était fantastique. Comme il était sur le même modèle que celui du Stade de France, je ne vais pas en faire une tartine ; les différences majeures tenaient à la modernité de Wembley Park - qui, contrairement au Stade de France, avait de l'espace pour s'étaler - et au fait que les toilettes étaient propres.

Quant à Londres elle-même, vue à travers les yeux d'un adulte (et non d'une enfant de dix ans comme la dernière fois que j'y avais été), elle présente tout un tas de possibilités fascinantes : Camden Town, à laquelle rien ne peut préparer réellement (le Cyberdog ! le Stables Market ! Les façades des immeubles !), les immenses parcs verdoyants et ultra reposants qui jalonnent la ville (avec des canards zombie dedans - photo à venir), les pubs (facile, ça, mais n'empêche, il y en a des vraiment chouette), et le quartier des théâtres, entre Picadilly et Covent Garden.

C'est là qu'après un sympathique repas dans un des restaurants proposant des "pre-theatre menu" (et on peut nous faire confiance pour trouver par hasard le seul du quartier qui propose du vin français), nous avons assisté à une représentation de Avenue Q, probablement la comédie musicale la plus drôle de la décénnie. Jarjar m'en avait parlé depuis quelques temps déjà, en me faisant écouter cette chanson hilarante concernant internet et son usage le moins avouable. Il était heureux comme un gosse à l'idée de les voir enfin sur scène, et j'avoue que ça valait largement le coup.

Avenue Q met en scène la vie dans le quartier éponyme, après l'arrivée de Princeton, jeune diplômé idéaliste en quête d'un but dans la vie. Les personnages sont incarnés, pour certains par des acteurs, pour d'autres par des marionnettistes visibles sur scène. Certains artistes font la voix de plusieurs personnages, voire d'un personnage autre que celui qu'ils animent au même moment, et au final c'est un joyeux bordel tout à fait dans l'esprit de la pièce. Les thèmes abordés tournent autour de la découverte de la "vraie" vie, qui n'a pas grand-chose à voir avec celle qu'on imagine quand on est enfant ou même étudiant : il n'est pas si facile de savoir quel est son but, parfois il faut simplement payer les factures avant de pouvoir réaliser ses rêves, et l'amour c'est bien joli mais ça n'empêche pas de vouloir parfois dégommer l'autre à coups de batte.

C'est surtout très drôle, et la manière dont certains thèmes toujours un peu "touchy" (surtout aux Etats-Unis d'où est originaire Avenue Q), comme le racisme, sont abordés est simple et rafraîchissante, pleine de bon sens. Un must see !

jeudi 9 septembre 2010

Demain, oui, demain *

Demain matin, Jarjar et moi prenons le train à destination de Londres.
Demain soir, nous serons au Wembley Stadium pour le concert de Muse (où même la première partie, Lily Allen, a de l'allure).

Et pit-être même qu'on ira faire du shopping à Camden.
Autant vous dire que la journée de travail d'aujourd'hui paraît loooooongue...

* Ce titre est un hommage à un groupe nommé "Faut sortir le Chien". Ceux qui ne connaissent pas, je vous y encourage. C'est très amusant, et les membres du groupe sont fort sympathiques de surcroît.

mardi 7 septembre 2010

Je ne comprends rien au baseball

Ce n'est pas très grave, me direz-vous. De la même manière que je ne comprends pas grand-chose à d'autres sports plus implantés dans la culture française (le rugby, pour en citer un au hasard), et que j'arrive très bien à vivre sans.

Mais quand il a été question de lire Blockade Billy, le dernier Stephen King découvert peu avant mon mariage, c'est soudain devenu un manque problématique. En plus, en anglais, avec tous les termes techniques sportifs qui vont bien (remarquez, en français, en anglais, passé un certain niveau d'incompréhension on
n'est plus tellement à ça près). Alors au début, j'ai ramé, et pas qu'un peu. Imaginez un vieil homme, un ancien du baseball, vous raconter une histoire de baseball, en s'adressant à un passionné de baseball...

Et puis, à un moment donné, la magie Stephen King a opéré. Soudain, ce n'était plus un problème si je ne comprenais pas chacun des termes techniques. Je pouvais quand même suivre le match en cours, comprendre de quel côté penchait la victoire, m'émerveiller avec le narrateur du talent de Blockade Billy, et sentir la tension monter au fur et à mesure que la nouvelle avançait. Je pouvais me demander quel était le secret de ce jeune joueur, et pourquoi, quand il serait révélé, son nom et celui de son équipe seraient effacés des annales du baseball. Je pouvais échafauder les théories les plus farfelues, sachant qu'avec King, rien n'est à écarter. Je me suis littéralement laissée prendre au jeu - avec tout de même ce regret de ne pas pouvoir complètement partager l'enthousiasme probable d'un lecteur américain ayant cette culture du baseball.

Et puis, je me suis rendue compte, ô joie, qu'une deuxième nouvelle, Morality, faisait suite à Blockade Billy. Et pour le coup, une nouvelle que j'ai préféré à la première, car elle me ramenait sur un terrain plus connu, celui des nouvelles de King basées sur un propos à la fois simple et glaçant. En gros : si on vous donnait une grosse somme d'argent pour commettre un acte moralement (si ce n'est légalement) répréhensible, le feriez-vous ? Et si oui, quelles en seraient les conséquences sur votre vie ? (à ce stade, je me frotte les mains en ricanant)

En cherchant de quoi illustrer Morality, je suis tombée sur une photo du top model Bar Rafaeli, avec toute la nouvelle écrite sur son corps. Alors, non, je ne mettrai pas de fâmapoal sur ce blog, en plus, c'est pas comme si l'image était difficile à trouver. Mais dans le genre opération marketing, on peut dire qu'ils ont de la suite dans les idées !...

lundi 6 septembre 2010

Retour aux classiques

Enfin, chez moi, un "classique" ne signifie peut-être pas la même chose que pour tout le monde. en l'occurrence, il s'agit de Franck Herbert, à qui on doit de manière universellement connue (non ?) la mythique série des Dune, et de manière peut-être moins connue le roman intitulé la Mort Blanche (the White Plague, 1982).

La Mort Blanche
, c'est l'histoire de John Roe O'Neill, biologiste moléculaire américain d'origine irlandaise, dont la femme et les deux enfants sont tués lors d'un attentat à la bombe en Irlande. Suite à cette perte tragique, O'Neill, en proie à un véritable dédoublement de personnalité, concoctera une vengeance d'une envergure terrifiante. Considérant l'Irlande et l'Angleterre comme responsables de sa perte à cause de leur conflit incessant, ainsi que la Lybie pour avoir armé les terroristes, il lâche sur ces pays une peste mortelle - uniquement pour les femmes. Il prévient les gouvernements du monde entier, de mettre ces pays en quarantaine afin de laisser la peste suivre son cours, signant ses lettres "le Fou". Mais malgré toutes les précautions prises, la peste d'O'Neill va bientôt se répandre dans le monde entier, tuant sur son passage toutes les femmes qu'elle touchera, menaçant la survie de l'humanité.


La Mort Blanche
suit plusieurs points de vue. On assiste à l'attentat et à ses suites du point de vue d'O'Neill, tandis qu'il glisse lentement vers une sorte de folie. On suit le président des Etats-Unis qui se retrouve à devoir prendre, avec d'autres chefs d'états, des décisions extrêmement lourdes, impliquant des énormités comme le bombardement nucléaire de Rome. On observe le début d'idylle de Kate et Stephen, qui évolue tandis que, enfermée dans un caisson de décompression, Kate est miraculeusement préservée de la peste qui frappe l'Irlande. Et l'on voit également travailler l'Equipe, composée des chercheurs les plus brillants de France, des Etats-Unis et de Russie, scientifiques émérites partagés entre l'admiration et l'effroi que leur inspire le génie démoniaque d'O'Neill, et la culpabilité que les évolutions scientifiques aient abouti à ce génocide.


Le livre, comme les autres romans de Franck Herbert, est très axé sur les développements à plus ou moins long terme, les tenants et les aboutissants, et les longues discussions à vocation philosophique entre les personnages. Si l'histoire évolue avec logique et de manière assez glaçante (en 1982, Herbert évoquait déjà la propagation d'une épidémie par les oiseaux migrateurs...), il est parfois difficile de suivre les personnages dans leurs élucubrations. Par moments, on trouve que c'est bien lent, tandis qu'à d'autres tout s'accélère. Mais en lisant Dune, j'avais déjà trouvé que le rythme de l'écriture de Franck Herbert était très particulier, et je savais donc à quoi m'attendre.


Reste que dans le genre "apocalypse", la Mort Blanche offre une vision terrifiante car très réaliste de ce que pourrait faire l'homme pour se détruire tout seul comme un grand...