jeudi 19 mai 2011

Autonomie

Non, je ne vais pas vous parler de la Corse ou du Pays-Basque, encore moins de la Guadeloupe ou de la Martinique, même si le thème pourrait être décliné dans ses quatre lieux. Je vais vous parler de plongée et de ma récente mise en autonomie. En effet, lors du week-end pascal, au lieu de passer du temps avec ma famille, j'ai été profité du soleil de la Bretagne, et de la fraîcheur de ses eaux pour passer mon niveau 2 de plongée. Avec 13 degrés maximum au fond de l'eau (et des pics à 9° d'après les instruments), les combinaisons étaient de sortie. Des moniteurs en étanche pour la plupart, certains en semi-étanche, et nombreux étaient ceux qui, comme moi, étaient en humide. Comprendre, de l'eau rentre par les manchons, le cou ou les pieds et circule au plus près du corps. Au bout de quelques instants cependant, celle-ci a pris la température corporelle, et le froid n'est plus qu'un lancinant souvenir. A la fin des plongées, certains ressentaient le froid, mais ma couche protectrice m'a permis d'éviter cette douloureuse sensation.

Obtenir son niveau 2, est-ce facile ? Ca dépend. Tout d'abord, il y a deux parties : de la théorie et de la pratique. Nous avions passé la théorie au club, un soir, avec cinq épreuves étalées sur une durée de 3 heures. Nous avions suivi des cours toute l'année à raison d'une fois par mois en moyenne le soir. A la sortie du bureau, ce n'était pas une synécure. Ensuite, et c'était le thème de la sortie, la pratique. A la différence du niveau 1, le niveau 2 et ses successeurs se passent obligatoirement en milieu naturel. Au programme, diverses épreuves des plus simples (savoir gréer sa bouteille, vider son masque, lâcher-reprise d'embout) à des moins simples (nage en apnée, de la remontée assistée sur un ou deux embouts, ou remontée sans embouts, réagir en cas de souci dans la palanquée), le tout sous l'oeil bienveillant d'un encadrant pour deux candidats. Toutes les manoeuvres ont été demandées, réalisées, plus ou moins bien, mais avec comme résultat final une validation de niveau accordée au matin du quatrième jour ce qui nous a permis, à mes 3 camarades ayant réussi l'évaluation et moi-même, de faire nos premières autonomies en cette belle journée qu'était le lundi de Pâques. Deux plongées d'une demi-heure chacune environ (froid oblige, la sécurité primait sur l'envie de traîner au fond), et nous pouvions (re)découvrir les profondeurs (20 mètres maximum, ce sont les prérogatives) de Bretagne avec moins de préoccupation que lors des plongées précédentes où nous étions sûrs que quelque chose allait être simulé, mais avec tout autant d'attention car nous étions responsables l'un de l'autre au sein des équipes de plongée.

Pour nos autres camarades d'aventure, ce fut tout de même l'occasion de faire 8 plongées dans la baie de Saint-Malo, de prendre de l'expérience en mer et de valider une grande partie des compétences de niveau 2. Il leur reste plus d'un an pour valider celles qui leur manque pour pouvoir à leur tour plonger en autonomie.

Prochaine étape : une profonde lors de la prochaine sortie en Provence...

mardi 10 mai 2011

Relecture (s)

Si je ne devais lire que des livres jamais lu auparavant, cela finirait par me coûter très cher. Et une des raisons pour lesquelles je refuse d'emprunter mes livres à la bibliothèque ou de les revendre après lecture, c'est justement pour pouvoir, plusieurs années après parfois, les relire. On ne se rend pas compte à quel point on oublie, quand on lit beaucoup, des pans entiers d'ouvrages pourtant dévorés avec un plaisir immense.

Cela est d'autant plus vrai quand on a lu l'ouvrage en français la première fois et qu'on le relit dans sa langue d'origine. En ce qui concerne celui-ci, The Lions of Al-Rassan, de Guy Gavriel Kay, j'avais le souvenir diffus que c'était un des meilleurs livres que j'avais jamais lus, et pourtant j'étais bien incapable de me souvenir de la plupart des éléments de l'intrigue. Ce qui était finalement une bonne chose ; c'est le genre d'ouvrage dont la découverte offre des moments fantastiques, et j'ai la chance de l'avoir pour ainsi dire découvert deux fois.

Guy Gavriel Kay est un auteur assez peu prolifique, mais la contrepartie de cela est que chacun de ses ouvrages est un petit bijou de poésie. Basés pour la plupart sur des époques réelles de notre histoire revisitées à la sauce fantasy, ses romans mettent en scène des personnages d'exception et des évènements à grande échelle.

The Lions of Al-Rassan se passe dans la péninsule d'Esperaña, où deux peuples, deux religions, les Jaddites et les Asharites, se partagent le territoire. Tandis que les Jaddites reconstruisent leur force et que le royaume d'Al-Rassan des Asharites se divise faute d'un leader fort et incontesté, le roman suit trois personnages. Ammar ibn Khairan est un conseiller du roi des Asharites, Rodrigo Belmonte le meilleur capitaine des Jaddites, et Jehane bet Ishak, une médecin Kindath, membre d'un peuple regardé avec méfiance par tous les autres. Ces trois protagonistes, chacun représentant d'une loyauté et d'une religion, se croisent et se reconnaissent.

Entre Ammar et Rodrigo, c'est une amitié empreinte de tristesse qui se noue, chacun des deux hommes concevant une grande admiration pour l'autre, alors qu'ils savent tous deux que leur immense loyauté à leur peuple et leur culture les amènera, un jour ou l'autre, à s'opposer. Le troisième côté de leur triangle, Jehane, représente aussi un peuple que leurs deux religions considèrent comme impur. Alors que les courant politiques et religieux se nouent dans cette péninsule qui rappelle clairement l'Espagne du Moyen-Âge et que les armées se mettent en branle, ce sont ces trois personnages et leurs relations qui vont, d'une certaine manière, définir l'issue de la guerre.

Je ne peux pas trop conseiller ce livre. Le talent de Kay comme conteur n'est plus à démontrer, et il est à son sommet ici. Pour l'instant, il n'a pas fait mieux en ce qui me concerne (ce qui ne diminue pas la qualité de ses autres ouvrages pour autant). Et surtout, si vous le pouvez, lisez-le en V.O. La traduction est bonne mais... ce n'est jamais pareil.

jeudi 5 mai 2011

De la diffusion ubuesque des séries télé

Le mercredi soir, je regarde Esprits Criminels. Je trouve que cette série est une des mieux faites sur le sujet du profilage, en tout cas une de celles qui lassent le moins (parce qu'il faut bien admettre que les séries policières à outrance, au bout d'un moment, c'est un peu lourd). Et puis, j'aime bien Spencer Reid, le génie un peu autiste sur les bords.

Or donc, premier épisode, un inédit de la 6° saison, normal. Deuxième épisode, un vieux machin de la saison 2 ou 3, normal aussi en deuxième partie de soirée. Troisième épisode (déjà, trois à la suite, il faut avoir le cœur bien accroché)... Un inédit de la 6° saison ??? Bon déjà, moi à cette heure-là j'irais bien me coucher, et puis, franchement, ils auraient pas pu le mettre en deuxième, histoire de faire la continuité ? Et puis le vieux machin mis entre les deux, que j'ai déjà vu, à la fin ? Ou bien, faire comme ils font aux USA, où ils les diffusent un par un ? Ou, je sais pas, faire une grille de diffusion avec un minimum de logique bon sang de bois ?

Cela me ramène inévitablement à la diffusion délirante de The Good Wife, par trois, puis très vite par quatre et même, pour la fin de la saison, par cinq épisodes à la fois (ça ne marchait pas bien, raisonnement logique : on va vite les diffuser pour être débarrassés...). Je ne dois pas être normale, mais après trois épisodes d'une série, je suis gavée. Et appelez-moi pantouflarde, mais au quatrième, je m'endors lamentablement devant la télé. Du coup, la semaine suivante, il m'en manque un, je ne comprends plus rien. Et voilà comment je me suis désintéressée totalement de cette série qui pourtant avait fait de belles promesses - comme je pense pas mal de téléspectateurs.

Ou alors, les Experts. LA série diffusée et rediffusée n'importe comment, n'importe quand, à toutes les heures du jour et de la nuit, dans le fouillis le plus total. Ou bien NCIS, dont les épisodes sont rediffusés ad nauseam dans un ordre tout relatif après l'épisode inédit du vendredi soir. Ou bien, ou bien...

Pourquoi ne pourrait-on, comme dans le pays d'où viennent toutes ces séries, les diffuser à raison d'un épisode par semaine, histoire de ne pas gaver le téléspectateur ? S'il veut les voir par paquets de 15 épisodes, il achètera le DVD ou, soyons lucides, téléchargera. On pourrait même imaginer diffuser en deuxième créneau de soirée l'inédit d'une autre série, peut-être au public plus averti - genre Esprits Criminels par exemple, dont certains épisodes sont quand même assez durs. Mais non, il semble qu'en France on se dise que l'ordre n'a aucune importance, et les arcs narratifs s'étalant sur plusieurs épisodes passent complètement à la trappe.

Oui, je le sais qu'il y a plus grave comme problème, et je sais aussi que je ne suis pas la première à râler... Mais ça fait du bien de ventiler quand même !