jeudi 9 mai 2013

Mes 15 films de SF préférés / version Shanilara

Et voilà, on s'est pris une double patate chaude qui vient tout droit de chez Oph, un petit relais sympathique qu'elle nous a en plus demandé de faire tous les deux, du coup on s'est bien creusé le cerveau chez les Cœurs !
On a fait nos listes chacun de notre côté, mais on vous les publiera séparément, sinon c'est trop long (déjà que je fais dans l'article fleuve).

Aujourd'hui vous aurez donc ma participation, mes 15 films de SF préférés.
Comme Oph, je n'ai pas su les classer, c'était déjà bien compliqué de constituer la liste, et vous penserez peut-être même que j'ai triché en traitant certaines séries de films comme un seul item... Les critères sont totalement subjectifs, je ne prétends pas que ces films soient objectivement bons, mais je les ai aimés pour diverses raisons et à divers moments de ma vie.
 
Allez, je vous déroule ça dans l'ordre où ça m'est venu, complètement foutraque, ça vaut ce que ça vaut !
 
Pitch Black (2000, David Twohy) et les Chroniques de Riddick (2004, le même) :
 
 
Voilà, je commence à tricher tout de suite : on commence par une duologie (qui, je le découvre en cherchant les dates de sortie, sera bientôt une trilogie ! Joie !). Ces deux films ont pour héro le criminel Riddick, Vin Diesel tout en muscle et en voix hyper rauque (à voir en V.O absolument !), qui est trop fort avec ses yeux magiques qui voient dans le noir. Le premier film est pratiquement un huis-clos sur une planète peuplée de créatures très carnivores, le deuxième est plutôt une espèce de western spatial entre plusieurs planètes.
On est à la limite du navet en permanence, mais moi j'adore. Et la musique est top.
 
Wall-E (2008, Andrew Stanton)
 
 
Est-il besoin de vous dire pourquoi je l'aime ? Il est juste trop trop trop mignon ce robot. Et les graphismes sont à tomber. Et l'histoire est géniale, d'une tendresse absolue, une fable écologique même pas moralisatrice en plus... J'adore. Si je devais vraiment faire un classement, la bête serait extrêmement haut dedans.
 
L'Homme Bicentenaire (1999, Chris Colombus)
 
 
J'ai vu ce film pour la première fois très récemment (genre le mois dernier). Je suis un peu inculte. Et je l'ai adoré. En fait, comme je suis une midinette, j'ai pleuré tout partout aux bons endroits. Est-ce l'histoire si tendre, est-ce le jeu de Robin Williams, un peu des deux ? En tout cas, une entrée fracassante dans le classement !
 
Le Cinquième Elément (1997, Luc Besson)
 
 
Habituellement, je dois dire que je ne suis pas une grande fan de Luc Besson. Mais Le Cinquième Elément, c'est vraiment un film culte. Il est à la fois drôle et bourré de suspens et d'action, avec une histoire d'amour par-dessus : tous les bons éléments, bien dosés, pas de longueur, impeccable ! Et je le revois toujours avec plaisir (et beaucoup de jalousie rapport à la silhouette de l'autre rousse, là).
 
Star Wars (1977, Georges Lucas), L'Empire contre-attaque (1980, Irvin Kershner) et le Retour du Jedi (1983, Richard Marquand)
 
 
Tiens, j'aurais appris à cette occasion que Lucas ne les a pas tous réalisés. Je me coucherai moins bête.
J'ai vu ces films toute petite, et je les trouve vraiment jubilatoires. On imagine presque Georges Lucas avec ses petits vaisseaux spatiaux en train de faire les bruitages avec la bouche. J'adore.
Et la deuxième trilogie, là, ces soi-disant épisodes 1, 2 et 3 ? Ils n'existent pas.
 
Evolution (2001, Ivan Reitman)
 
 
Que dire ? Rien que pour l'arme anti-alien, il faut voir ce film. A tout prix.
 
Men in Black (1997, Barry Sonnenfeld)
 
 
Encore un film qui chevauche la ligne entre humour et action, et qui perso me plaît énormément. Oui, c'est du bon gros blockbuster qui tache, mais moi j'adore les gros blockbusters. En tout cas celui-ci, qui a fini de me réconcilier avec Will Smith (avant que Wild Wild West ne nous re-fâche pendant quelques années), et je le revois avec plaisir quand il repasse à la télé.
 
Matrix (1999, Andy & Lana Wachowski)
 
 
Une fois de plus, je préfère prévenir que je ne veux même pas entendre parler du 2 (que j'ai détesté) ou du 3 (auquel je n'ai rien compris et que j'ai détesté) (en fait je n'avais pas envie de comprendre, il m'a lourdée).
En revanche le premier, je l'ai vu, et revu, et re-re-vu. J'avais 15 ans l'année où il est sorti, et c'est un des premiers films dont je me suis offert la VHS. Et après je l'ai un peu regardé en boucle. Tout me fascinait dans ce film, l'histoire, les dialogues, les acteurs que je trouvais très bons (et puis à 15 ans on me pardonnera, mais j'étais évidemment amoureuse de Neo).
Et encore aujourd'hui, je le trouve génial.
 
Stargate (1994, Roland Emmerich)
 
 
Le bon vieux film de SF par excellence, avec Kurt Russel et son visage teeellement expressif, et James Spader en scientifique brillant mais naïf, la relique historique qui se révèle être un artefact alien... Il a tout, et il est vraiment bon ! Et pour une fois, je dois reconnaître que la série qui en a été tirée n'est pas mauvaise du tout...
 
Terminator 2 (1991, James Cameron)
 
 
"Hasta la Vista Baby"
Voilà voilà, autant le premier était déjà bon, autant c'est vraiment le deuxième qui pour moi est le meilleur de tous. Shwarzenegger, qui n'était pas encore gouverneur, signe là une super prestation, et ses interactions avec le petit gamin (qui n'était pas encore le jeune frère d'Edward Norton dans un autre très bon film) sont particulièrement savoureuse.
Et le T-1000 ! franchement, qui n'a pas eu des cauchemars à cause de ce foutu robot impossible à rétamer ? Pour moi, probablement un des méchants les plus réussis que j'aie jamais vus.
 
Independance Day (1996, Roland Emmerich)
 
 
THE blockbuster d'action énorme avec les Américains trop forts qui sauvent le monde, et le militaire et le scientifique unis pour repousser les vilains aliens. On débranche le cerveau, on le pose à côté de soi, et c'est le bonheur. Depuis, les films d'invasion extraterrestre se sont un peu répétés... A part peut-être :
 
Mars Attacks! (1996, Tim Burton)
 
 
Excellente parodie du genre, un vrai bonheur à regarder. Vous commencerez à remarquer, je pense, que je suis assez sensible à la blagounette dans le film de SF, et là pour le coup on est servis... Et puis, avez-vous vu ce casting ? Des films considérés comme beaucoup plus sérieux n'arrivent pas à aligner un casting pareil !
 
Starship Troopers (1997, Paul Verhoeven)
 
 
Ce film-là, je ne l'ai pas vu depuis longtemps, mais je m'en rappelle avec émotion. Très second degré, maniant la satire avec brio, avec ses personnages trop beaux pour être honnêtes et ses gros insectes vilains pas beaux... J'étais étonnée en recherchant l'année de sortie du film du peu de recettes enregistrées par rapport au budget de la chose. Je le reverrais bien, là, d'ailleurs...
 
Retour vers le Futur (1985, Robert Zemeckis)

 
Je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer pourquoi je l'aime ?
Lui, et ses suites d'ailleurs, sont une complète réussite. Et puis je suis une fan inconditionnelle de Doc, le savant fou dans toute sa splendeur à peine caricaturale...
 
Et enfin Final Fantasy, les Créatures de l'Esprit (2001, Hironobu Sakaguchi et Motonori Sakakibara)

 
Je l'ai vu à sa sortie, au cinéma. Et ce qui m'a plu, ce n'est pas tant le scénario (dont je dois reconnaître n'avoir qu'un souvenir nébuleux), mais ces images de synthèse absolument incroyables surtout il y a 12 ans. Je me souviens m'être émerveillée tout le long du film tant elles étaient réalistes - et aujourd'hui je n'ose plus trop le regarder car on a atteint un tel niveau que j'ai peur qu'elles me paraissent désormais un peu grossières...

Et voilà donc la liste de mes 15 films de SF préférés... Et Jarjar vous donnera la sienne un autre jour !

lundi 11 mars 2013

Stardust / Neil Gaiman

Voilà un roman que j'avais envie de lire depuis quelques temps déjà. Au départ, c'est une citation dans la signature d'une camarade sur un forum (était-ce toi Oph ?), qui parlait de coeur et du fait que les hommes les perdaient, les brisaient, les abîmaient. Elle était restée dans un coin de ma tête, sans vraiment s'imprimer consciemment, comme le font parfois des petites phrases ou des bribes d'information. 
 
Et puis ce site de vente en ligne où je commande pratiquement tous mes livres en anglais a trouvé bon de me le glisser, dans les conseils de lecture basés sur mon historique d'achat - de bons conseils souvent. Paf, collision entre ce que j'avais dans la tête et ce qu'il y avait sur l'écran, et la suite était inévitable : j'ai placé Stardust dans mon panier et attendu impatiemment de le recevoir.
 
J'aime Neil Gaiman pour ses univers étranges et décalés, mais si solides que c'est le monde réel qui apparaît comme un rêve un peu lointain. Stardust ne fait pas exception, et le petit village de Wall, où démarre l'intrigue, est déjà un peu à cheval entre deux mondes. A côté du village s'ouvre un trou dans le Mur, qui donne sur une clairière où personne ne se rend jamais, sauf tous les neuf ans, à l'occasion d'un marché magique où se mêlent les Fées et les humains.
 
Tristran Thorn a été conçu lors d'un de ces marchés, produit d'un amour éphémère entre les deux mondes. A dix-huit ans, pour obtenir les faveurs de la belle Victoria Forrester, il fait le voeu de lui ramener une étoile filante tombée au-delà du mur.
Commence alors pour le jeune homme une aventure inattendue dans le monde des Fées qui s'étend de l'autre côté, au cours de laquelle il fera de nombreuses rencontres et affrontera de puissants ennemis...
 
On est tout à fait dans le roman de "coming of age" avec le jeune adolescent un peu gauche qui se transforme au fil du livre en véritable héro, une histoire d'amour, la recherche des origines... Mais ce qui pourrait paraître un peu banal sous la plume de n'importe quel auteur prend sous celle de Neil Gaiman une tout autre dimension. J'aime beaucoup les mondes qu'il construit, et j'ai toujours plaisir à y passer du temps. On a envie, d'ailleurs, que les épopées ne se finissent pas, et de continuer à découvrir chaque recoin de ses univers, dont on sent qu'ils recèlent encore des merveilles, à peine suggérées mais bien présentes.  
 
Et maintenant, je me verrais bien le film... Même si j'ai toujours peur, quand je regarde un film tiré d'un bouquin, d'être déçue du résultat, mes dernières expériences (Going Postal, par exemple) m'ont encouragée à prendre des risques !

vendredi 8 mars 2013

Non, ce n'est pas "ma fête"

Alors voilà : le 8 mars, aujourd'hui, comme tous les ans, c'est la Journée Internationale de la Femme.

Et aujourd'hui, il va se trouver des crétins pour me souhaiter une "bonne fête" en pensant bien faire, et des marques pour faire des offres débiles à base de produits de beauté et de fleu-fleurs, ou encore des clubs de foot pour faire des offres pour lesquelles je ne m'abaisserai même pas à chercher un adjectif adéquat.
Aujourd'hui, certaines vont avoir droit à des gros lourds qui diront des trucs du genre "uh uh uh laisse je vais le faire, c'est la journée de la femme, mais demain on revient à la normale" en se trouvant d'une drôlerie irrésistible.
Aujourd'hui, je vais encore passer pour une extrémiste quand je vais expliquer au bureau ce que veut réellement dire cette journée, et que NON, bordel, ce n'est pas la "fête des femmes".

Parce que la Journée de la Femme, ce n'est pas la Fête des Mères, ce n'est pas une journée où on est sympa avec les femelles de son entourage. C'est une journée pour réfléchir et pour parler de la condition féminine dans le monde, dans tout ce qu'elle peut avoir d'horrible.
C'est une journée pour se rappeler que dans un pays comme la France, que l'on pense moderne et égalitaire, les femmes n'ont eu le droit de vote qu'en 1944 (soit un siècle après le droit de vote "universel" pour les hommes en 1848), ont dû demander l'autorisation de leur mari pour travailler jusqu'en 1965 et gagnent toujours en moyenne 20% de moins que les hommes. Le viol entre époux, quant à lui, n'est reconnu que depuis 1990. A l'Assemblée Nationale, sur 573 députés, seuls 150 sont des femmes, et l'un des deux grands partis de notre pays préfère payer des amendes considérables plutôt que de présenter autant de femmes que d'hommes aux législatives.
C'est une journée pour se rappeler que dans d'autres pays, elles sont moins chanceuses, et sont toujours considérées comme mineures à vie, passant de chez leur père à chez leur mari sans jamais contrôler leur vie, qu'elles sont excisées (100 à 140 millions de femmes victimes de mutilations génitales dans le monde, 3 millions de plus chaque année selon l'OMS), violées, battues, aspergées d'acide, lapidées ou tuées froidement.

Alors, tant que ce genre de choses se produit, j'ai du mal à ce que l'on me souhaite une "bonne fête" le 8 mars, je ne vous le cache pas. J'ai du mal avec la réduction de ces combats et de ces inégalités à un bouquet de fleurs et une boîte de chocolats. J'ai franchement du mal avec les marques qui font leur beurre en communiquant sur une vision de la Journée de la Femme complètement vidée de son sens. Et j'ai du mal avec les bonnes blagues du genre "ah mais pourquoi y a pas la Journée de l'Homme alors, c'est pas égalitaire votre truc" ou "laisse, c'est la journée de la Femme, tu feras la vaisselle demain".

Que ceux qui trouvent tout cela très spirituel pensent que je n'ai pas d'humour, je m'en remettrai. Que ceux qui pensent que "l'égalité en France, vous l'avez, faut arrêter de revendiquer pour rien" considèrent que je suis une hystérique, je m'en remettrai.

Mais si vous me souhaitez une "bonne fête", et que je vous rentre dedans, il ne faudra pas s'étonner...

samedi 23 février 2013

Recette végétarienne : le Dal aux lentilles corail et patates douces

Vous vous rappelez peut-être que je râlais assez fort contre la cuisine de la cantine de mon entreprise... Mais râler ne menant à rien, et suite à un épisode de cafards dans ladite cantine qui a juste fait déborder le vase, j'ai résolu - et Jarjar aussi - de ramener ma gamelle à midi.
 
En été, c'est facile : des salades à base de riz, de pâtes, de quinoa ou de blé, des ingrédients frais, des fruits en dessert, aucun problème. Mais en hiver on a envie de manger chaud, et il m'a donc fallu trouver des recettes aisémment réchauffables (je dispose à la cantine d'un micro-ondes), qui calent sufisamment, tout en ayant du goût. Une option intéressante dans ces conditions, ce sont les recettes végétariennes, et notamment celle-ci, un dal aux lentilles corail, patates douces et lait de coco.
 

Bon, ça ressemble un peu à de la bouillie orange, ce n'est pas faux ; mais c'est goûtu, et ça vous cale l'estomac quelque chose de bien, tout en se digérant parfaitement. Tout ce qu'il me faut !
 
Ingrédients pour 2 bons mangeurs :
- 1 patate douce
- 100g de lentilles corail
- 1 boîte de lait de coco
- 1cm de gingembre frais
- 1 gousse d'ail
- Curry, piment rouge (je l'utilise sous forme de pâte de piment achetée en Guyane, mais la version en poudre va aussi), sel et poivre
- Coriandre
- Huile d'olive
 
Faire revenir le gingembre et l'ail coupés en tous petits morceaux dans une cuillère à soupe d'huile d'olive. Ajouter la patate douce coupée en cubes (entre 5mm et 1cm de côté) et remuer pendant 2 minutes.
Ajouter les lentilles, le lait de coco, deux petits verres d'eau, et les épices.
Faire mijoter environ 30 minutes à petits bouillons.
Servir chaud et ajouter la coriandre coupée au tout dernier moment.
 
(Le truc quand je fais ma gamelle : je pré-découpe la coriandre que je mets dans un petit tuperware à part, je fais réchauffer le plat principal au micro-ondes et je rajoute seulement ensuite la coriandre, histoire de garder celle-ci bien fraîche et gouteuse).
 
Bon appétit !

dimanche 25 novembre 2012

Nano 2012, extrait 5 & 50K

Aujourd'hui, j'ai "gagné" le NaNoWriMo. J'ai une jolie barre de wordcount avec marqué "Winner" dessus, j'ai passé les 50 000 mots avec 5 jours d'avance, et je suis ravie !
 
Mais comme je n'ai pas fini mon histoire, j'ai juste mangé une gauffre au Nutella (parce que j'avais quand même droit à une récompense) et je suis retournée écrire aussi sec. Je sauterai de joie le 30 au soir, quand je marquerai "fin" en bas de la page... Et en attendant, un nouvel extrait :
 
"Elana hocha la tête, pensive. Effectivement, cela semblait être une piste à explorer. Elle ramassa un coussin, l’épousseta, le remit sur le canapé. Elle avait, soudain, envie de pleurer, de verser les larmes que Camille avait gardées à l’intérieur.
 
— Qu’est-ce qui va arriver à Leila ? demanda-t-elle tout doucement, espérant que la vieille dame ne l’entendrait pas de sa chambre. Est-ce que tu penses qu’on a encore une chance de la sauver ?
— Je n’en sais rien, répondit Pietr. Je sais qu’on va essayer, et qu’il faut qu’on trouve une solution plus offensive maintenant. Mais je ne sais même pas par quel bout prendre le problème…
— Très clairement, on ne peut plus se contenter de rester planqués en attendant que ça passe. Ne serait-ce que parce que ce qui vient de se passer nous montre que ça ne marche pas.
— Ne serait-ce que pour ça, en effet, répondit Pietr. Je pense qu’on devrait changer de planque, pour commencer. Il sait que tu es là, et je ne tiens pas à ce qu’il vienne te chercher ensuite.
— Camille…
— Ne court aucun danger, comme on vient de s’en rendre compte. Il ne l’a pas touchée. Je suppose que son âge en fait une proie nettement moins désirable que quand elle était toute jeune.
— C’est sans doute vrai.
— Toi, en revanche, nous savons que tu es sur sa liste. Je pense que nous devrions mettre le minimum de gens au courant.
 
Elana le regarda quelques instants, pas tout à fait sûre de comprendre ce qu’il voulait dire. Puis, cela la frappa comme une masse entre les deux yeux.
 
— Tu penses que nous avons… quoi, une sorte de taupe ? demanda-t-elle.
— Je ne sais pas si on peut le dire comme ça, répondit Pietr. Mais je me demande comment il a su quand et où attaquer aujourd’hui.
— Je comprends que tu te poses la question, en effet. Mais que proposes-tu, du coup ?
— Je connais un endroit qui conviendrait à une planque de moyen-terme, et nous laisserait la possibilité de communiquer avec les autres. Il faut qu’on réfléchisse à un moyen de sauver Leila… si elle est toujours en vie."

jeudi 22 novembre 2012

Nano 2012, extrait 4

Lundi et mardi, j'étais en déplacement professionnel à Munich. Pleine d'espoir, j'avais ramené mon ultra-portable en me disant que j'allais écrire le soir dans ma chambre d'hôtel.

Mais bien sûr ! Levée à 4h15 lundi, avion, formation type cours magistral en anglais toute la journée, dîner avec les autres collègues en déplacement avec moi : à 21h30 dans mon lit, j'ai regardé le plafond blanc, et je me suis dit que ça n'allait pas être possible...
Conclusion, mon rythme d'écriture en a pris un coup dans sa face, et j'ai du mal à m'y remettre... Petit à petit, je repars, mais les 70K que je fais habituellement me paraissent maintenant un poil excessifs, même si les 50K seront certainement atteints ce week-end (ou même avant ? espérons !).

Et maintenant que je me suis lamentée - j'ai quand même quelques jours d'avance, donc je vais arrêter de me plaindre - place à l'extrait du jour !

"Pietr n’avait rien répondu, mais il avait acquiescé gravement. Elana lui avait fait entrapercevoir un autre aspect de ce que pouvaient être les gens de Sud qu’il avait simplement méprisés toute sa vie. Il se sentait une vraie responsabilité à son égard, et voulait la protéger de ce qui se passait autour d’elle. Ni elle, ni Leila, ne méritait ce qui lui arrivait, et il aurait voulu pouvoir les aider. Il avait l’impression d’être impuissant, ne connaissant aucune magie et incapable d’empêcher la créature qui les poursuivait de leur nuire ou même d’apparaître dans sa propre maison alors qu’elles auraient dû y être en sécurité. Il supportait mal son apparente inutilité, et c’était une des raisons pour lesquelles il se montrait si envahissant avec les jeunes femmes.

— Elles savent que ce n’est pas facile pour toi non plus, reprit Camille. Elana va dormir dans la même pièce que toi, et Leila restera avec moi, et elles savent que ça va te rassurer.
— C’est gentil de votre part à toutes, petite mère, répondit-il. Ce n’est pas facile, pour aucun d’entre nous, mais si on fait tous un petit effort, ça ira je pense.
— En tout cas, je suis prête à parier qu’on n’aura pas d’autre visite avant quelques jours, ce qui va nous permettre de faire le point et peut-être de trouver une parade.
— Pourquoi donc ?
— Je sais deux-trois trucs sur la magie, répondit la vieille dame. Et je sais notamment que c’est fatiguant, et que plus la prouesse est impressionnante, plus la dépense d’énergie est importante. Normalement, on peut tabler sur quelques jours pour qu’il récupère de ce qu’il vient de faire. Mais comme je ne connais pas sa nature, sa force, ce qu’il est, cela reste une hypothèse.
— Donc on reste vigilant, conclut Pietr.
— Donc on reste vigilant, confirma Camille. Mais sans paranoïa."

mardi 13 novembre 2012

Nano 2012, extrait 3

On avance, tranquillement. Ces derniers jours ont été un peu difficiles, et j'ai rencontré ce découragement de mi-Nano classique, pile autour des 25K. Mais hier soir, j'ai reçu dans ma boîte aux lettres la "pep-talk" de Chris Baty, le créateur du NaNoWriMo, et elle correspondait tellement bien à mon état d'esprit, décrivait si bien le découragement que je ressentais, que je me suis ensuite sentie toute requinquée et que j'ai taclé les 30K ce matin dans les transports.

Du coup, je vous mets un petit passage sur le chat que j'ai intégré dans le texte sur une suggestion de Jarjar. Bien lui en a pris, car j'ai pu en faire un élément clé, qui dévoilera quelque chose d'important sur mon héroïne par la suite !

"En fermant les yeux, en essayant de faire le vide dans sa tête, elle pouvait presque s'imaginer de retour dans sa chambre, après une longue journée de travail, avec ses parents non loin et son chat Guizmo posé à côté de ses jambes, une patte possessive posée sur sa cuisse et la tête blottie contre son genou, dans une de ces positions si typiques des félins. Que devaient penser ses parents, sans parler de ses collègues ? Ils devaient sans doute beaucoup s'inquiéter pour elle, elle qui n'était jamais malade et prévenait toujours si, fait rarissime, elle devait s'absenter. Sans doute supposaient-ils déjà qu'elle avait été enlevée par le mystérieux kidnappeur de la rumeur, et ils ne seraient pas très loin de la vérité : sans pour autant parvenir à mettre la main sur elle, il avait réussi à lui voler sa vie avec une certaine efficacité. Au moins Camille avait-elle pu rentrer chez elle et reprendre le cours de son existence après lui avoir échappé. Elana n'était pas certaine d'avoir un jour la même chance.

Une larme ou deux coulèrent de ses yeux, mais elle les essuya bien vite, se traitant mentalement de dinde. Pleurer ne résoudrait rien, et ne la ferait même pas se sentir mieux ou soulagée pour autant. Alors qu'elle s'admonestait silencieusement, se disant qu'elle devait se secouer, et qu'elle allait bien finir par trouver une solution à ses problèmes, elle entendit frapper à sa porte. C'était curieux, car Pietr ne lui avait pas semblé d'humeur à discuter davantage quand elle était partie se coucher, mais elle se leva pour ouvrir, et resta plantée là quand elle découvrit son hôte de l'autre côté de la porte, une boule de poils dans les bras.

— J'ai trouvé cette chose devant la porte, dit-il en lui tendant Guizmo. Il miaulait à fendre l'âme et j'ai trouvé ton nom sur sa médaille. Une coïncidence ?
— N.. Non, c'est mon chat, répondit Elana en tendant les bras pour recevoir l'animal, qui se tortillait tant et plus dans les bras de Pietr maintenant qu'il avait senti l'odeur de sa maîtresse. Mais, mais comment est-ce possible ?
— Ne me demande pas. J'ai lu que les chiens pouvaient faire des kilomètres pour retrouver leurs maîtres, mais je ne pensais pas que ça s'appliquait aux félins. En tout cas, il a l'air content de t'avoir retrouvée !

En effet, Guizmo s'était empressé de fourrer son nez dans son endroit préféré, le cou d'Elana, frottant sa tête dans ses cheveux et ronronnant comme un moteur, l'image même du contentement félin. La jeune femme le pressa contre elle, ravie d'avoir retrouvé ce petit bout de chez elle, et les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux. "