dimanche 28 novembre 2010

Nano, la fin !

A y est, je viens de terminer mon roman, à un décompte final de 91316 mots, soit plus de 130 pages. Jusqu'au dernier moment, je n'ai pas cru que j'y arriverais, car demain matin, nous partons avec Jarjar en voyage de noces aux Maldives, et je n'étais pas sûre de boucler l'histoire avant le départ. Mais voilà, c'est fait, et maintenant, nous partons au soleil pendant une dizaine de jours. J'ai l'impression de l'avoir gagné, ce voyage, et si j'avais dû partir sans finir, c'est bête mais ça m'aurait pesé (enfin, peut-être moins une fois dans un jacuzzi avec vue sur la mer).

Maintenant, je vais pouvoir attaquer ma pauvre pile à lire, honteusement négligée pendant le mois de novembre, et qui du coup a pris des proportions un peu effrayantes dans l'intervalle :



Allez, à dans dix jours !

vendredi 26 novembre 2010

The end is near

La fin du nano approche donc, il ne me reste plus que 3 jours en incluant aujourd'hui avant de m'envoler vers des lattitudes plus clémentes. Depuis déjà hier, c'est la roue libre totale tandis que je me précipite vers la fin du roman en espérant pouvoir boucler dans les temps... ça devrait aller, mais de peu. En attendant, les 80K sont tombés, et je n'en reviens toujours pas vraiment.

Le signal était clair, il fallait qu’il continue à lire le troisième extrait, qui lui avait été, selon l’auteur de l’ouvrage où il se trouvait, tiré d’un ancien ensemble de prophéties écrites par un dément lors de ses accès de folie. Voilà qui était charmant, mais expliquait le style un peu particulier du texte :

"Dans les années dans les siècles dans les millénaires. Les protecteurs les protectrices seront décimés les hommes en noir les détruiront. L’Adversaire il revient l’Adversaire elle sera seule il tentera de la détruire elle sera seule mais pas seule non, elle devra le combattre. On ne la croira pas elle sera l’ennemie mais pas l’ennemie non non non pas d’ennemie car l’Adversaire oui l’Adversaire seul est l’ennemi. Il revient prenez garde il revient elle est là il revient et elle est là. Dans les années dans les siècles dans les millénaires. Il revient."

Morad se gratta la tête, et lança un coup d’œil interrogateur à Vanéa, qui secoua la tête et sourit.

- La ponctuation, ou le manque d’icelle, est d’origine.
- Ah oui, quand même, répondit Morad.

jeudi 25 novembre 2010

Ce n'est pas moi Mr l'agent, c'est le canard que je viens de manger.

Lu sur le net la semaine dernière ici, je cite :
Un fermier français a été condamné à un mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende pour avoir donné du cannabis à ses canards.
Après les contrôles anti-dopages positifs des cyclistes pour cause de stéroïdes donnés aux vaches, les personnes contrôlées positifs au canabis pourront se défendre en disant qu'elles ont mangé du canard. Après donc le space foie gras pour Noël, nous attendons les nouvelles innovations gastronomiques pour les prochaines fêtes : la dinde du Réveillon aux morilles et champignons hallucinogènes, l'agneau pascal aux amphétamines et pour les barbecues de l'été, des côtelettes de porc à l'herbe.

mercredi 24 novembre 2010

Enigma

Un petit message pour parler d'un nouveau site d'énigme que je viens d'attaquer : Enigma disponible sur le site du NewScientist. Au détour d'une recherche sur la machine Enigma de la Seconde Guerre Mondiale, j'avais mis ce site en signet dans mon Renard Roux en attendant le jour où je voudrai me creuser les méninges dessus. Je viens donc de parcourir les dernières énigmes publiées (la 1622 datant de la semaine dernière, la 1623 devrait être publiée ce soir :D ). Et je vais donc tranquillement attaquer la résolution et vous proposer mes réflexions pour les confronter aux vôtres par la suite.

A la différence de ProjectEuler que je dois présenter dans un prochain post (sûrement à notre retour du soleil), les solutions ont l'air d'être publiées avec deux mois de délai. Cela ne m'empêchera pas de reprendre les énigmes depuis le début et de faire donc des posts réguliers sur ce sujet avec mon mode de réflexion. Autre différence, les réponses les plus rapides qui parviennent par mail ou par courrier peuvent être récompensées pécuniairement ce qui n'est pas le cas sur Euler où le seul mérite est de voir son compteur de problèmes résolus s'incrémenter (voir la pastille en haut à droite de ce blog).

Les premières (qui sont en fait les dernières) énigmes que j'ai parcourues traitent autant de la logique, que des statistiques ou des carrés magiques. Cela demande moins de connaissance en programmation que ProjectEuler et est donc accessible à un plus grand nombre.

Seul bémol peut-être, tout comme ProjectEuler, les énigmes sont posées en Anglais. Mais cela arrête rarement les plus curieux.

mardi 23 novembre 2010

Dernière semaine

La dernière ligne droite commence, d'autant que je pars en vacances au bout du monde et sans internet le 29 novembre. Il est temps d'arrêter de tourner autour du pot, et de terminer ce roman qui fait déjà plus de 70 000 mots et devrait en faire 10 ou 20 de plus avant de pouvoir être bouclé. Et pour commencer, on va devenir nettement moins sympa avec ces personnages qui se tournaient un peu les pouces, je trouve...

Elle se réveilla dans le noir. Elle était allongée sur une surface rugueuse, inconfortable, et elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Vanéa tenta de se redresser, mais l'effort lui fit tourner la tête et voir des étoiles, et elle se dit qu'il vaudrait mieux rester allongée encore quelques minutes, aussi peu confortable que soit sa couche. Où était-elle ? Elle entendait un bruit d'eau qui goutte, et sentait une odeur de charogne, d'ordure et de peur. Graduellement, les derniers événements lui revinrent en mémoire, et elle gémit. Elle devait être dans une geôle quelconque, ce qui expliquait à la fois l'obscurité et les odeurs.

Ah, ça, elle s'était bien jetée dans la gueule du loup, il n'y avait pas de doute là-dessus. Toute seule comme une grande, en allant rencontrer le Capitaine des Limiers, au bras de son propre fils, pas moins. Elle n'imaginait pas une seconde que Morad l'ait trahie ; la panique et la blessure dans ses yeux quand il avait compris ce que son père avait planifié avaient été trop authentiques. Elle espérait simplement que son mouvement de révolte ne lui attirerait pas d'ennuis.

Finalement, sa tête arrêta de tourner et elle put s'asseoir. Ses yeux s'habituèrent peu à peu à l'obscurité, car il y avait quelque part une source de lumière qui permettait à la pénombre de se dissiper graduellement, peut-être un simple rai de lumière sous une porte. Elle était dans une cellule carrée dont trois murs étaient en pierre et le quatrième était une grille donnant sur un couloir, et, en face, une autre cellule similaire, vide. La surface rugueuse, et froide, sur laquelle elle était allongée, était une sorte de couchette en pierre, taillée au marteau et au burin sans doute et que personne ne s’était donné la peine de polir. Après tout, pour quoi faire ! Dans le coin, elle apercevait une forme sombre, qu’elle soupçonnait d’être un seau pour faire ses besoins, et elle pria pour ne pas devoir s’en servir. Quelle heure pouvait-il bien être ?

jeudi 18 novembre 2010

Et le Nano continue !

Car on est encore loin de la fin du roman, même si en ayant dépassé les 50K on tend à ralentir le rythme de manière assez radicale. Enfin, les 60K devraient tomber aujourd'hui, et avec un peu de chance, une fois sortie de cet espèce de no man's land entre 50 et 60, ça devrait redémarrer !
Même si le physique commence à être rattrapé et que le boulot se fait plus insistant...

- Ça me fait penser, demanda la jeune femme en hésitant. J’ai une question à te poser… mais je ne voudrais pas que tu le prennes mal.
- Vas-y, il y a peu de chances.
- La veille de notre arrivée à Samdal, on s’est arrêtés dans un village, tu te souviens ?
- Oui, très bien.
- Bon, j’ai fait un cauchemar cette nuit-là, et je me suis réveillée au milieu de la nuit. Je me suis mise à la fenêtre pour prendre un peu l’air, et je t’ai vu dans la cour.
- Oh ? je ne me suis pas rendu compte que tu étais là. Tu n’as pas fait de bruit
- Non, je l’ai fait exprès, je voulais, euh, voir où tu allais, et je me demandais...

Elle ne savait pas comment continuer, et elle le regarda d’un air un peu suppliant, priant pour qu’il comprenne la question non posée. Il lui rendit son regard, d’abord d’un air d’incompréhension totale, et puis la lumière se fit jour sur son visage et il éclata de rire, en la prenant par la taille pour la serrer contre lui.

- Tu as pensé que j’allais voir une femme ! S’esclaffa-t-il. Voilà qui explique ton attitude du lendemain. Je te plaisais déjà un peu alors ? Mais c’est que tu es jalouse !
- Oui, bon, ça va, bougonna-t-elle, comment je suis supposée savoir ce que tu vas faire au milieu de la nuit, moi ? Et tu allais faire quoi d’abord ?
- Voir un informateur. Un vieux monsieur, plusieurs fois grand-père, pas du tout mon genre.

lundi 15 novembre 2010

A la mi-temps

Nous sommes le 15 novembre, soit la moitié du Nano. Cette année, j'ai battu mon record en dépassant la barre des 50 000 mots vendredi soir, après plus de 7 800 mots tombés dans la journée, un dos en miettes et des ampoules au bout des doigts (véridique).

Je suis ravie et pas qu'un peu fière, mais c'est loin d'être fini ! Car, pour moi, rien ne sert de se réjouir d'avoir écrit 50 000 mots (enfin, un peu quand même) si l'histoire n'est pas bouclée. Le Nano, c'est aussi mon défi de pondre un roman en un mois, et si ça doit faire 80 000 mots ça les fera ! Donc on retourne au turbin après un week-end de repos, le temps de remettre le dos droit et de ne plus avoir les doigts à vif, et c'est reparti pour un tour !

Et tout de suite, un nouvel extrait de la chose, un petit dialogue entre mon personnage principal et une amie d'enfance...

Vanéa avait beaucoup frustré son amie en la privant d'une poupée géante à habiller et maquiller à son goût, quand elle avait évolué en ne se souciant que marginalement de ce qu'elle portait du moment que c'était décent et confortable. Le chignon réglementaire, sans fantaisie, pas de maquillage, une tenue aussi uniformisée que possible qui lui évitait des casse-têtes, et elle s'estimait heureuse, là où Laura avait longtemps cherché à la rendre coquette, avant de déclarer la cause comme perdue. Du coup, appelée à la rescousse pour une occasion particulière – et probablement la première fois que Vanéa cherchait à s’habiller pour un membre du sexe opposé, de surcroît – elle n'allait pas se limiter à changer la couleur de ce que portait son amie. Elle la poussa presque de force dans un salon d'essayage – parler de cabine eut été très en dessous de la réalité – et lui fit essayer tellement de tenues que Vanéa perdit rapidement le nombre.

- Je profite honteusement du fait que tu sois en mon pouvoir, annonça-t-elle alors que Vanéa remarquait que la tenue qu'elle lui tendait était quand même un peu trop habillée. Comme ça, je saurais ce qui te va si tu as de nouveau besoin de moi à l'avenir.
- Tu joues à la poupée, en fin de compte ! Répondit Vanéa en riant malgré elle devant l'entrain de son amie.
- Exactement. Je me rattrape, si l'on peut dire. Tu as besoin d'aide pour nouer celle-ci.

Ce n'était pas une question, car Laura joignit immédiatement le geste à la parole pour l'aider à se dépêtrer d'une lanière particulièrement compliquée.

- Bon, elle ne convient pas, déjà, s'il a besoin de faire appel à une troisième personne pour te l'enlever, ce n'est pas l'effet recherché, déclara Laura, faisant rougir son amie jusqu'aux racines des cheveux.
- Laura ! Je n'ai pas l'intention de finir au lit avec lui !
- On ne sait jamais, c'est ce que je dis toujours, rétorqua l'interpellée avec une lueur malicieuse dans l'oeil. Mieux vaut être parée à toute éventualité.
- Je t'assure que rien n'est plus loin de mes intentions !
- M'est avis que tu protestes un rien trop fort pour être parfaitement honnête, ma chérie.

vendredi 12 novembre 2010

Nanodialogue

Me voici au matin d'une journée qui pourrait finir à 50K, ou pas. Tout dépendra de mon inspiration. Et quand je n'ai pas beaucoup d'inspiration, j'écris des dialogues, plein. Petit exemple avant de retourner au turbin :

- Là où je te rejoins sur l'absurdité de la chose, nota Morad, c'est qu'elles n'avaient définitivement pas intérêt à faire tout ce que ces livres décrivent. C'était le bûcher assuré pour elles, ou en tout cas une populace en colère avec des fourches. À tous les coups, elles sont perdantes, et elles ne gagnent rien, comme si les actes étaient une fin en soi, le mal pour le mal.

- C'est vrai que c'est quand même très étrange, ça. Je me demande si quelqu'un s'est déjà posé la question.
- Je peux te dire que oui, répondit Morad. Il y a des théories chez les Limiers, des rumeurs, mais si les gens se demandent le pourquoi du comment, ce n'est pas pour autant qu'ils mettent en doute la véracité de ces histoires.
- Quelque chose du genre « elles l'ont fait, elles devaient bien avoir une raison, mais je ne vois pas laquelle » ?
- Quelque chose de ce genre-là en effet. Chez nous, on évoque de la pure méchanceté, même si les Limiers sont bien placés pour savoir que c'est très rare dans la vraie vie, les gens « méchants ». On n'est pas dans un conte de fée, souvent les gens ont une raison pour leurs actions, un mode de pensée dans lequel ils sont le « gentil » et où ils ne font, le plus souvent, que se défendre contre ce qu'ils considèrent comme une agression.
- Je ne sais pas si je comprends bien ce mode de pensée, en fait.
- Eh bien, par exemple, si tu pensais que je cherchais à te piéger et à te faire arrêter comme sorcière, peut-être parce que tu aurais mal interprété quelque chose que j'aurais dit...
- Il aurait vraiment fallu chercher loin pour en arriver à ce genre de conclusion, répondit Vanéa sans pouvoir réprimer complètement un frisson à cette idée – c’était trop proche de ses propres craintes pour son confort.
- Je suis d'accord avec toi, mais certaines personnes sont juste paranoïaques, tu sais. Enfin bref, tu aurais pu supposer cela et essayer de me tuer pour éviter que je te fasse du mal en premier. C'est le genre de choses que je vois souvent. Le pire dans l'histoire, c'est que parfois, les gens se sont vraiment défendus d'une agression. Pour le coup, c'est toujours difficile de comprendre ce qui passe dans la tête de quelqu'un quand il se transforme en meurtrier, mais en tout cas, ce n'est jamais un truc du genre « je vais le tuer pour le plaisir de faire du mal », ou alors dans de très rares cas de psychopathie – et encore, tu veux que je te dise, même eux ont souvent une forme de justification dans leur mode de pensée un peu tordu.
- Tu as déjà tué quelqu'un ?

mercredi 10 novembre 2010

Nano, troisième

Et d'ici la fin de la semaine, on vise les 50K - avec les deux jours toute seule à la maison qui s'annoncent jeudi et vendredi, le wordcount devrait décoller...

Vanéa se força à se réveiller. C'était quelque chose qu'elle savait faire depuis toute petite, quand un cauchemar devenait trop effrayant, quand une petite partie de son esprit se rendait compte qu'elle dormait. Elle savait forcer cette part d'elle-même à prendre une place de plus en plus grande, jusqu'à ce qu'elle se réveille en sursaut, dans son lit, le coeur battant mais ses terreurs derrière elle. Et cette fois-ci ne fit pas exception ; elle s'assit d'un seul coup dans un lit inconnu, un lit d'auberge, dans une chambre noire et inamicale, sans personne, pas même une peluche à serrer contre elle, et surtout pour l’aider à oublier la sensation fugace qu'on cherchait à la retenir, comme si dans son rêve, la Marysa imaginaire avait eu elle aussi prise sur son être. C'était une sensation à la fois inédite et foncièrement désagréable.

Elle se leva, incapable de se rendormir à ce moment-là, et marcha jusqu’à la fenêtre de sa chambre. D'où son inconscient avait-il tiré cette image de Marysa ? Elle ne connaissait personne ayant cette stature imposante et cette chevelure rousse. Ce trait, en particulier, était d'une rareté extrême car souvent il nécessitait que les deux parents d'un enfant le possèdent – et ce genre de mariage était découragé, à cause de la mauvaise réputation du roux et de son lien avec la magie. On essayait ainsi de limiter le nombre d'enfants roux, pensant qu'ils étaient plus exposés à la tentation pour une raison ou une autre. Du coup, elle n'était même pas sûre d'en avoir déjà vu un en vrai, ailleurs que dans les livres ou les portraits. Peut-être était-ce de là qu'elle tenait l'image de Marysa ? Peut-être avait-elle croisé une image de sorcière brûlée au bûcher et l'avait-elle calquée sur elle ? Vanéa avait une mémoire photographique et ne se souvenait pas d'une telle image, mais elle était la première à se reconnaître faillible, et encore plus dans le noir aux petites heures du matin. Elle s'accouda à la fenêtre qu'elle avait ouverte pour avoir un peu d'air frais. Tout était silencieux dehors, même les animaux. Il devait être vraiment tard – ou tôt. Elle avait toujours bien aimé cette heure où personne d'autre qu'elle n'était réveillée et où le monde lui appartenait, en un sens, puisqu'elle était la seule à le voir.

Mais un mouvement attira son attention, du côté des écuries. Quelque chose d'à peine visible, une silhouette, noir sur noir. Curieuse, elle se pencha, faisant le moins de bruit possible, sentant sans trop savoir pourquoi qu'elle ne devait pas être vue si elle voulait voir. À une heure pareille, cela ne pouvait pas être quelqu'un vaquant à une occupation honnête ou à tout le moins avouable. Au mieux, un palefrenier sorti faire ses besoins, trop fainéant pour aller jusqu'aux latrines, au pire, un voleur de chevaux. Mais quand la silhouette se glissa le long du mur, Vanéa acquit la conviction absolue et irrationnelle qu'il s'agissait de Morad. Quelque chose dans sa manière de bouger lui rappelait le Limier, et c'était tout à fait son genre de fouiner dans le noir, quand les gens normaux avec des Vocations normales étaient couchés. Ou réveillés à cause d'un cauchemar, amenda-t-elle, mais certainement pas dehors à traîner, en tout cas.

Quand un rayon de lune illumina un instant fugace le visage du rôdeur, l'intuition de Vanéa fut confirmée. Il s'agissait bien de Morad, vêtu d'une espèce de justaucorps noir qui dissimulait même ses cheveux. Il était limite un peu ridicule, et puisqu'elle l'avait vu, cela ne servait même pas à grand-chose.

lundi 8 novembre 2010

Nano, point d'étape

A un peu plus des 50% requis, un nouvel extrait, où mon héroïne, après avoir lu de vieux documents, goûte à un repas bien mérité. Et si elle trouve l'endroit bruyant et aspire au calme, elle se rendra bientôt compte qu'elle n'y était pas si mal, dans cette auberge...

Dès la porte de sa chambre passée, elle sentit les effluves qui montaient de la salle commune, bière, sueur, et ragoût mêlés, une odeur qu'elle associerait sans doute pendant des années à ces dîners pris en solitaire dans une salle pleine de monde. Après l'odeur, plutôt réconfortante dans son genre, c'est le bruit qu'elle reçut en pleine face, la raison pour laquelle elle avait tenté au début de prendre ses repas dans sa chambre. Les conversations à pleine voix, les cris d'un bout à l'autre de la salle, les rires bruyants voire gras, tout cela était très difficile à supporter pour ses oreilles raffinées. Mais le pire, sans doute, c'était la manière dont les conversations s'arrêtaient brusquement quand elle rentrait dans la pièce, avant de reprendre progressivement pour atteindre leur niveau assourdissant d'origine en quelques minutes. Cet instant, où tous les regards se tournaient vers elle, la jaugeaient de haut en bas, avant de se détourner comme si cet examen avait trouvé quelque défaut caché, cela la mettait à chaque fois terriblement mal à l'aise. Comme tous les soirs, elle carra les épaules et alla rejoindre la table et la chaise que lui avait réservées la femme du tavernier, évitant soigneusement de regarder autour d'elle.

La table de Vanéa était située près de la cheminée, là où la température était la plus agréable. Elle était à peine assise que la femme du tavernier, Mari, arriva les bras chargés d'un plateau, un grand sourire sur le visage. Souvent, ces braves femmes la prenaient sous leur aile, semblant penser qu'elle était une petite chose fragile ayant grand besoin de nourriture en quantités ahurissantes. Mari n'avait pas fait exception et, à en juger par le fumet qui s'échappait de l'assiette qu'elle posa devant Vanéa, elle s'était surpassée. Tout en jacassant avec entrain, comme à son habitude, elle disposa devant la jeune femme l'assiette de ragoût – probablement du mouton, car c'était la production principale de la région – une autre assiette de fromage, deux énormes tranches de pain et une cruche de cette bière légère qui passait pour de l'eau dans ce village.

- Et quand vous aurez fini, ajouta-t-elle avec un grand sourire, je vous ramènerai le dessert. Ce sont des pommes au four, vous m'en direz des nouvelles

Et elle resta les mains plantées sur les hanches, attendant que Vanéa prenne sa première bouchée et exprime son approbation du ragoût – effectivement délicieux. Alors, Mari hocha la tête, comme si toute autre réaction eut été inimaginable, et repartit houspiller la jeune femme qui l'aidait en cuisine et servait en salle. Vanéa sourit ; si elle mangeait tout ce qu'on essayait de lui faire ingurgiter, ici ou ailleurs, elle finirait grasse comme une oie.

mercredi 3 novembre 2010

Nano, c'est parti !

C'est même parti depuis deux jours et demi, en fait, et moi qui était en mode panique absolue car je n'avais pas le moindre début d'intrigue, de personnages ou même une idée du genre dans lequel j'allais officier, j'ai eu une illumination le 1er novembre à 9h du matin. Résultat des courses, le word-count (que vous pouvez voir en haut et à droite) explose tous mes records des années précédentes.

Je vais donc essayer ce mois-ci de poster des extraits de ce que je ponds. Cela risque d'être un peu bourré de répétitions et d'adverbes en -ment, compte tenu de la nature même du défi. Ci-dessous un passage situé vraiment au début, avant que je rentre dans le truc et que ça devienne trop illisible :

" Les jours passent et pour l'instant je suis toujours libre et en vie, même si mon fardeau me pèse de plus en plus. Mais je les entends chuchoter derrière mon dos, et je commence à craindre qu'il n'y ait pas besoin que vienne leur inquisiteur. Sous peu, ils risquent de prendre eux-mêmes l'initiative de se débarrasser de la sorcière. Je ne peux maintenant plus qu'espérer une année clémente et une bonne récolte, et qu'aucun bébé ne soit mort-né. Je crains qu'une avanie, quelle qu'elle soit, ne signe mon arrêt de mort. "

Vanéa tourna la page jaunie, mais ce paragraphe était la dernière entrée du vieux journal poussiéreux. Il devait avoir été écrit quelques temps après le reste, mais c'était difficile à dire car le journal lui-même ne comportait aucune séparation entre les entrées, les mots se suivant sans aucune indication de date. En fait, le vieux livre relié de cuir ressemblait plus à un assemblage de pensées éparses qu'à un vrai journal. Celle qui l'avait écrit devait peut-être l'utiliser pour mettre de l'ordre dans sa tête, peut-être aussi comme un pense-bête si, avec l'âge, sa mémoire avait commencé à flancher.

Si elle n'avait plus écrit ensuite, c'était sans doute parce que ses peurs s'étaient réalisées. Les documents de l'époque faisaient état d'une sorcière brûlée dans la région, et il s'agissait probablement de la femme dont Vanéa tenait le journal entre ses mains. Son arrière-arrière-arrière grand tante, si elle pouvait se fier à ses recherches.

lundi 1 novembre 2010

Pass Intégrale


Comme tous les ans, je ne paye pas le 12ème mois de mon pass intégrale. J'ai toujours cru que le 12ème mois était celui de congés payés pendant lequel on n'utilisait pas le pass ce qui rendait l'abonnement rentable. Mais en fait, non, le 12ème mois, c'est le mois de grève auquel nous avons le droit tous les ans. Il faudra que je fasse un jour le calcul de rentabilité réel de ce pass. Je suis sûr que côté usager, il y aurait quelques surprises.