vendredi 17 décembre 2010

De livre en série

Pour changer du fantastique et de la fantasy (sans parler de la bit-lit), de temps en temps je lis quelques polars. Charlaine Harris, par exemple, qui a des séries de polars à côté des Sookie Stackhouse (adaptés en True Blood). Ou, puisque Jarjar me l'a ramené de Londres, ce roman de Kathy Reichs, Mortal Remains (apparemment disponible aux USA sous le titre Spider Bones).

Vous connaissez probablement la série Bones, mettant en scène une anthropologue, Temperance Brennan, qui étudie des cadavres pour le compte du FBI. Elle est basée en fait sur Kathy Reichs elle-même, bien qu'elle ait récupéré le nom de son personnage dans la série de romans dont Mortal Remains est le numéro 13 (d'ailleurs, dans la série, Brennan écrit des livres qui ont pour héroïne une certaine Kathy Reichs, héhéhé, j'adore les mises en abîme).

Dans ce roman, Temperance est appelée pour donner son avis sur un cadavre découvert au fond d'une mare dans des circonstances assez étranges. L'identification ne se fait pas attendre : il s'agit d'un certain John Lowery. Mais très vite, la situation se complique, car ce même Lowery est supposé avoir péri plus de 40 ans auparavant, au Viêt-Nam, et être enterré dans sa vie natale. Qui est donc l'homme découvert dans la mare ? Et s'il s'agit bien de Lowery, qui est enterré dans sa tombe ?

On est ici dans le bon vieux policier qui va bien, avec cet aspect scientifique qui plaît beaucoup ces dernières années. L'avantage majeur, c'est que Reichs connaît son métier et sait de quoi elle parle, ajoutant une couche de réalisme bienvenu dans l'histoire. Très documentée, aussi bien médicalement qu'historiquement, on sent derrière l'écriture un esprit très cartésien. C'est plutôt plaisant, même si au début on est un peu perdu si on avait l'habitude de regarder la série, car c'est un personnage qui porte le même nom, fait le même métier, mais ne se comporte pas vraiment de la même façon. La Temperance du roman est une mère divorcée, avec une fille de plus de vingt ans, et elle est bien plus humaine et chaleureuse que sa contrepartie télévisuelle - et en soit, c'est plutôt une bonne chose, car on s'identifie bien plus aisémment au personnage.

Dans l'ensemble, un roman bien écrit et un suspense bien construit, avec le petit plus qui tend à manquer, la possibilité pour le lecteur d'assembler certains éléments par lui-même. Souvent, ces derniers temps, c'est un coup de théâtre qui révèle tout ; ici, on a suffisamment d'informations pour pouvoir faire ses propres déductions, pas sur tout, mais sur une bonne partie des évènements. Et ça, pour moi, c'est la marque d'une histoire bien construite.

mercredi 15 décembre 2010

Où l'on confirme l'importance du titre

Dans mon post précédent, je mentionnais l'importance du titre pour un livre, et l'effet que pouvait faire un titre bien choisi. Ici, nous avons le souci inverse. Le titre de Jessica's Guide to dating on the Dark Side est plutôt le genre de titre qui me découragerait de lire le bouquin et, si on ne me l'avait pas conseillé, je ne m'en serais jamais approchée. Et je me serais privée d'une lecture tout à fait convenable pour un voyage en avion au milieu de la nuit : facile à lire, sympathique, sans prétention mais agréable, de la bonne bit-lit romantique qui se lit toute seule.

Petit synopsis rapide : Jessica, qui vit dans son trou paumé aux Etats-Unis, est en fait une enfant adoptée bébé en Roumanie nommée Antanasia. Globalement, ça ne change pas grand-chose à sa vie de tous les jours, sauf quand débarque un mystérieux jeune homme nommé Lucius. Il chamboule toute la vie de Jessica en lui annonçant non seulement qu'elle est un vampire, une princesse de son peuple, mais qu'en plus ils sont fiancés depuis leur naissance. Lui aussi, bien entendu, prétend être un buveur de sang. Jessica accueille tout cela avec le septicisme de circonstance, mais peu à peu elle sera bien forcée de reconnaître que, peut-être, il y a du vrai dans ce que lui affirme son prétendant.

J'ai lu ce roman aux petites heures de la nuit, entre Dubaï et Male', et je l'ai fini en quelques heures. Objectivement, c'est tout à fait le genre de roman qui convient quand toute oeuvre plus complexe ou plus travaillée est inaccessible pour un cerveau fatigué, ou quand on est souvent interrompu dans la lecture. C'est le genre de littérature de vacances qui divertit sans être exceptionnelle. C'est bien écrit, sans être transcendant, l'histoire se tient et les personnages évoluent d'une manière crédible, et puis c'est le genre d'histoire d'amour qui fait fondre la midinette en moi, celle qui est bien enfouie mais qui, de temps en temps, fait surface pour se nourrir de ce genre d'historiette.

Je suis loin d'être enthousiasmée comme je peux l'être par un Pratchett, un King, ou plus récemment par les Brandon Sanderson. Mais pour lire sur une plage ou dans un avion, dans un métro ou dans une file d'attente, c'est idéal, et ça laisse une impression plutôt sympathique.

dimanche 12 décembre 2010

Full Dark, No Stars

Ces derniers temps, Stephen King sort un nouveau livre à chaque fois que je pars en vacances et que j’ai du temps pour le lire, on peut dire que ça tombe bien ! Après Just After Sunset il y a deux ans et Under the Dome l’an dernier, cette année c’est un recueil de novellas, Full Dark, No Stars, qui a occupé mon temps libre – il a plu quelques jours aux Maldives, mais l’intérieur d’un bungalow avec un bon bouquin, c’est bien aussi !

Ce livre réunit quatre histoires, quatre de ces nouvelles longues qui sont un format où King excelle.

1922 raconte l’histoire d’un fermier qui, suite à un désaccord avec son épouse sur la vente d’un terrain hérité du père de celle-ci, commence une lente descente dans la folie meurtrière. Big Driver nous présente l’écrivaine de polars Tess, qui en prenant un raccourci à travers les bois pour rentrer d’une conférence, se retrouve plongée dans un cauchemar que même son imagination fertile n’avait pas pu envisager. Dans Fair Extension, un homme atteint d’un cancer foudroyant se voit offrir un pacte aux relents de souffre pour gagner quelques années. Et enfin, A Good Marriage nous démontre que même après 20 ans de mariage, on peut encore découvrir des choses sur l’être aimé – des choses que l’on aurait préféré ignorer.

Si Richard Bachman, l’alter-ego de King auquel on doit entre autre Marche ou Crève et Running Man, n’était pas « mort » en 1985 d’un « cancer du pseudonyme », j’aurais dit que Full Dark, No Stars était plus un livre de Bachman qu’un livre de King. J’ai toujours trouvé que les romans qu’il a publié sous ce pseudonyme étaient plus sombres, plus angoissants, plus dénués de toute lumière que ses autres productions, et ce recueil est tout à fait dans cette ambiance très noire. 1922 et Fair Extension, notamment, ne dégagent ni espoir ni rédemption possible, pas de justice céleste ni de victoire du bien sur le mal. Les deux autres textes triomphent du mal, mais d’une manière qui reste moralement dérangeante, en mettant en avant cette part d’obscurité que nous avons tous en nous, même les plus normaux et les plus gentils d’entre nous. Pire, on prend un certain plaisir à la vengeance des personnages, tout en sachant pertinemment que la vengeance n’est pas la solution moralement acceptable.

Et ce titre ! On sous-estime souvent l’importance d’un bon titre, et on pourrait se dire que King n’a pas besoin de se fatiguer – ses livres se vendront de toute manière. Mais depuis l’annonce de la sortie de Full Dark, No Stars, je suis fascinée par le titre. Sombre, mystérieux, et parfaitement adapté à l’ouvrage, ce qui ne gâche rien.

Je suis une fan inconditionnelle de Stephen King, je l’ai assez répété pour que vous commenciez à le savoir. Et c’est la faute de livres comme celui-ci, qui vont droit au but, qui ne vous laissent pas de répit. Ses histoires courtes sont ses meilleurs textes ; pensez Rédemption de Shawshank, ou encore Brume (The Mist), ou même la Tour Sombre qui a commencé par quatre novellas qui sont ensuite devenue le Pistolero. Il est à son meilleur dans cet exercice, et une fois de plus il délivre une œuvre impeccable qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de la nature humaine. Un régal !

vendredi 10 décembre 2010

And back we are !

Eh voilà, nous sommes de retour après notre voyage de noces dans un hôtel des Maldives. Malgré quelques bonnes averses pendant le séjour, et une expérience de tempête tropicale dans une coquille de noix dont mon estomac se serait bien passé, on ne peut qu'être ravi quand on a la chance de passer dix jours là :


Surtout quand on voit le temps qui nous a accueilli à Paris !
Maintenant, la pile à lire a commencé à prendre une bonne claque pendant les pluies, je vais donc pouvoir recommencer à alimenter ce blog avec des livres. Et comme je n'aime rien tant que cela, ça tombe plutôt bien.

Pour le plaisir, une autre photo, prise vers 14h, juste avant une tempête (nous étions à l'abri pour celle-ci). Je ne suis généralement pas très douée pour la photo, mais je possède un appareil pour lequel la marche à suivre est simple : viser, appuyer sur le bouton. Il gère la mise au point, et même si je sais bien que c'est tricher, ça donne des super photos même quand on ne sait pas s'y prendre !