dimanche 12 décembre 2010

Full Dark, No Stars

Ces derniers temps, Stephen King sort un nouveau livre à chaque fois que je pars en vacances et que j’ai du temps pour le lire, on peut dire que ça tombe bien ! Après Just After Sunset il y a deux ans et Under the Dome l’an dernier, cette année c’est un recueil de novellas, Full Dark, No Stars, qui a occupé mon temps libre – il a plu quelques jours aux Maldives, mais l’intérieur d’un bungalow avec un bon bouquin, c’est bien aussi !

Ce livre réunit quatre histoires, quatre de ces nouvelles longues qui sont un format où King excelle.

1922 raconte l’histoire d’un fermier qui, suite à un désaccord avec son épouse sur la vente d’un terrain hérité du père de celle-ci, commence une lente descente dans la folie meurtrière. Big Driver nous présente l’écrivaine de polars Tess, qui en prenant un raccourci à travers les bois pour rentrer d’une conférence, se retrouve plongée dans un cauchemar que même son imagination fertile n’avait pas pu envisager. Dans Fair Extension, un homme atteint d’un cancer foudroyant se voit offrir un pacte aux relents de souffre pour gagner quelques années. Et enfin, A Good Marriage nous démontre que même après 20 ans de mariage, on peut encore découvrir des choses sur l’être aimé – des choses que l’on aurait préféré ignorer.

Si Richard Bachman, l’alter-ego de King auquel on doit entre autre Marche ou Crève et Running Man, n’était pas « mort » en 1985 d’un « cancer du pseudonyme », j’aurais dit que Full Dark, No Stars était plus un livre de Bachman qu’un livre de King. J’ai toujours trouvé que les romans qu’il a publié sous ce pseudonyme étaient plus sombres, plus angoissants, plus dénués de toute lumière que ses autres productions, et ce recueil est tout à fait dans cette ambiance très noire. 1922 et Fair Extension, notamment, ne dégagent ni espoir ni rédemption possible, pas de justice céleste ni de victoire du bien sur le mal. Les deux autres textes triomphent du mal, mais d’une manière qui reste moralement dérangeante, en mettant en avant cette part d’obscurité que nous avons tous en nous, même les plus normaux et les plus gentils d’entre nous. Pire, on prend un certain plaisir à la vengeance des personnages, tout en sachant pertinemment que la vengeance n’est pas la solution moralement acceptable.

Et ce titre ! On sous-estime souvent l’importance d’un bon titre, et on pourrait se dire que King n’a pas besoin de se fatiguer – ses livres se vendront de toute manière. Mais depuis l’annonce de la sortie de Full Dark, No Stars, je suis fascinée par le titre. Sombre, mystérieux, et parfaitement adapté à l’ouvrage, ce qui ne gâche rien.

Je suis une fan inconditionnelle de Stephen King, je l’ai assez répété pour que vous commenciez à le savoir. Et c’est la faute de livres comme celui-ci, qui vont droit au but, qui ne vous laissent pas de répit. Ses histoires courtes sont ses meilleurs textes ; pensez Rédemption de Shawshank, ou encore Brume (The Mist), ou même la Tour Sombre qui a commencé par quatre novellas qui sont ensuite devenue le Pistolero. Il est à son meilleur dans cet exercice, et une fois de plus il délivre une œuvre impeccable qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de la nature humaine. Un régal !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire