lundi 14 juin 2010

Où la mégalomanie a parfois du bon

Jarjar étant un jeune homme admirable en tout point - je pourrais difficilement dire le contraire compte tenu de ce qui suit - il m'a emmenée vendredi soir voir le concert de Muse au Stade de France (oui, l'affiche ici concerne le samedi soir. Le 11 a été rajouté suite au nombre de places vendues très vite).

Avant toute chose, posons le décor : je suis une fan inconditionnelle de Muse. J'ai commencé à les écouter en 1999, à la sortie de Showbiz, je les ai vus en concert huit fois en comptant ce week-end, dans des salles variant en capacité du bar à 300 personnes au Stade de France à beaucoup plus. En septembre, Jarjar m'emmène les voir à Wembley (Muse ! à Wembley !!! et certains se demandent encore pourquoi je l'épouse !!!). Je suis totalement dépourvue d'objectivité à leur égard et Matthew Bellamy est une sorte de dieu personnel, à peu près au même rang que Stephen King (d'ailleurs si la Tour Sombre est un jour adaptée en film, il faudrait à mon avis chercher de leur côté pour la B.O.).

Bref, quand je suis rentrée dans le Stade de France vendredi soir, j'étais plutôt en mode béate. Et ce qui a suivi n'a fait que confirmer mes préjugés : si l'on peut reprocher à Bellamy sa mégalomanie rampante (et parfaitement assumée par ailleurs), c'est dans un décor de cette envergure un atout majeur. Parce que quand on rempli un stade de spectateurs, il faut pouvoir leur offrir un spectacle, un vrai, qui aille au-delà du "simple" concert.

Et vendredi, nous avons été servis. Dès le départ, une soixantaine de figurants choisis dans le public ont débarqué en agitant divers drapeaux, des banderoles "they will not control us", sur fond de fumigènes et d'Uprising. Le ton est donné, on ne s'arrêtera à rien, et on enchaîne les tubes des cinq albums. New Born, Time is running Out, Feeling Good, Stockholm Syndrome, Resistance, avec des interludes délirants à la guitare et des effets spéciaux à la démesure du spectacle. Un OVNI argenté vient survoler la foule, avec à son bord un trapéziste qui exécute des figures au-dessus du public ; l'image est une extension de ce qu'ils avaient fait au Parc des Princes, mais elle ne perd rien de son efficacité. Bellamy, discrétion incarnée, prend place sur une plateforme qui s'élève au milieu du public, vêtu d'un habit de lumière - littéralement, son costume est couvert de lampes rouges qui clignotent, délicat rappel des bords de la plateforme où il se tient, c'est d'un goût très sûr.

Alors que la nuit tombe, résonnent les premières notes d'Unintended, chanté à la lueur des milliers de portables qui, sous la pluie, remplacent avantageusement les briquets. L'image est magnifique, le son fabuleux. Je suis plus qu'un peu émue, je ne pense pas être la seule.

Après plusieurs "rappels" (oui, ils sont planifiés, non, cela ne dérange personne), s'élève tout doucement le son de l'harmonica, joué par Chris, le bassiste. C'est le début emblématique de "Il était une fois dans l'Ouest", qui culmine sur Knights of Cydonia, le morceau idéal pour terminer un concert comme celui-ci sur un grand moment d'hystérie collective.

Je suis ressortie de l'endroit aphone et sourde, ravie. En attendant Wembley, il va falloir que je me procure leur nouveau titre, Neutron Star Collision, enregistré en mai pour la sortie de Twilight 3. Elle en a de la chance Stephenie Meyer, je ne vous dis que ça !

2 commentaires:

  1. Rien que pour Knights of Cydonia en communion avec tout le stade, ça devait valoir le coup, en effet.
    Mais pour ajouter un peu de méchanceté gratuite, je rappellerai ce savoureux dialogue à propos de Twilight 2, que j'avais déjà cité je ne sais où :

    — Faudra quand même m'expliquer pourquoi les acteurs ont cette manie de respirer bruyamment entre deux phrases.
    — Ah, ça ! C'est pour être raccord avec la musique de Muse.

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  2. C'est méchant, c'est gratuit... Mais c'est drôle quand même ^^ (et assez vrai quand on considère Supermassive Black Holes, au hasard...)

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