mardi 19 janvier 2010

Je suis mauvaise langue

Mais au moins quand ça m'arrive, je le reconnais.

Prenons un exemple tout bête : le roman publié par Hugh Laurie, Tout est sous contrôle. Bon, j'avoue avoir vaguement pensé, à un moment, que c'était parce qu'il était devenu un acteur
célèbre grâce à Docteur House qu'on lui avait donné sa chance en tant qu'auteur. Eh bien, figurez-vous que j'avais tout faux. D'abord, il a publié ce livre en 1996, c'est-à-dire bien avant de jouer les diagnosticiens misanthropes. Ensuite, après l'avoir lu, c'est à se demander si justement les producteurs de la série ne l'ont pas embauché à cause de ça. En effet, le roman est bourré du même mauvais esprit cynique et hilarant que les épisodes de Docteur House, tout en restant un thriller avec un sacré suspense.

Thomas Lang, ancien militaire, est approché pour tuer un homme d'affaires. Comme c'est un type bien, non seulement il refuse, mais il va pousser le (non) vice jusqu'à vouloir prévenir sa victime potentielle que l'on en veut à ses jours. Mal lui en prend ; il se retrouve malgré lui happé dans une histoire beaucoup plus compliquée que tout que ce qu'il aurait pu imaginer, lui qui ne demandait qu'à vivre tranquille dans son coin. Manipulé par tout le monde, considéré comme un pion par des hommes parmi les plus puissants de la planète, incapable de savoir à qui faire confiance, il va devoir sauver sa peau, si c'est possible, et pas mal d'autres au passage. Le tout avec un humour très terre-à-terre, le genre qui ne prend rien au sérieux et surtout pas lui-même.

J'avais peur, je dois l'admettre, que le ton sarcastique ne devienne fatiguant à la longue, que ce qui est drôle sur quelques pages ne le soit plus sur un pavé entier. En fait, une fois rentré dedans, on s'y fait bien, et on rigole bien. Même dans des moments particulièrement difficiles pour lui, le personnage principal, qui raconte son histoire à la première personne, ne peut s'empêcher de remarquer et de souligner l'absurde d'une situation. Des archétypes pourtant bien rodés, comme l'homme d'affaires sans scrupules, la damoiselle en détresse ou l'ancien militaire impitoyable, prennent sous la plume de Hugh Laurie une toute nouvelle saveur. Et l'histoire elle-même, si ses rebondissements peuvent devenir un peu prévisibles sur la fin, est bien construite pour autant - avec une conclusion tout à fait savoureuse.

Vraiment, j'étais mauvaise langue. Si Hugh Laurie a publié ce roman, c'est parce qu'il avait du talent. Maintenant, que la maison d'édition profite de sa notoriété pour refaire le plan marketing, j'ai envie de dire, c'est de bonne guerre !

1 commentaire:

  1. A Londres, j'ai trouvé pour la somme modique de 3£ (moins cher que sur amazon, merci HMV) "The Gun Seller", j'attendais avec délectation de l'attaquer, mais là ce sera carrément avec impatience ^^

    RépondreSupprimer