vendredi 12 mars 2010

Vampires, le retour

J’avais lu Rouge Flamenco, de Jeanne Faivre d'Arcier il y a déjà plusieurs années (beaucoup trop pour que je puisse m'en souvenir sans prendre un coup de vieux). Néanmoins, je n’ai appris qu’assez récemment l’existence d’une "suite" ou en tout cas d’un autre tome de la Trilogie en rouge (trilogie en deux tomes...). J’ai donc commandé sur un site marchand bien connu La Déesse Ecarlate.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Le résumé parlait de Mâra, personnage secondaire du premier tome, mais en des termes qui ne correspondaient pas vraiment à ce que l'on savait sur elle. On avait laissé un vampire assez faible finalement, une créature sensuelle mais vulnérable, qui s'était laissée pendant cinquante ans humilier et séquestrer par un autre immortel. On retrouve une déesse hindoue, première de sa race, hantée par le souvenir d'un amant perdu dont elle espère retrouver l'incarnation actuelle, tour à tour aidée et moquée par le panthéon des dieux indiens, Yama, Shiva, et autres Kali.

Si j'ai replongé avec délices dans l'écriture riche de Jeanne Faivre d'Arcier, ses descriptions surchargées et jubilatoires, ses personnages extrêmes et sans concessions, leur sensualité débridée, j'ai eu du mal à faire le lien entre les deux oeuvres. A la limite, j'aurais préféré pouvoir imaginer qu'il ne s'agissait pas de la même Mâra, mais les quelques références à Carmilla et à Dragon ne m'en ont pas laissé le loisir. De même, j'ai eu du mal à réconcilier l'Ancêtre et la Formule de Mort de Rouge Flamenco avec les péripéties de La Déesse Ecarlate (bon, à vrai dire, je n'y suis tout simplement pas arrivée).

Mais à part ce petit souci de cohérence, ou en tout cas ce que j'ai perçu comme tel, le livre est tout à fait plaisant. L'auteur a une manière d'empiler les adjectifs et les descriptions sensorielles de telle sorte qu'on se sent tout du long happé dans cette moiteur indienne. Si l'on peut, au début, secouer la tête en se disant "rhhooo, elle exagère" devant le foisonnement des paragraphes descriptifs, au final, c'est cette surcharge qui fait rentrer dans le livre et fait défiler les pages à toute vitesse. Et l'humour présent dans le traitement du panthéon indien et des relations des dieux entre eux est assez irrésistible.

Je ne regrette pas cette lecture - sauf peut-être qu'il m'ait fallu si longtemps pour la faire. Maintenant, je me demande de qui pourrait parler l'auteur si elle complétait sa trilogie. Enfin, j'ai bien une vague idée, mais le saura-t-on un jour ?...

1 commentaire:

  1. J'avoue qu'ayant commencé par la Déesse Écarlate, j'ai eu tout autant de mal à faire le lien avec Rouge Flamenco quand je l'ai lu quelque temps plus tard. Quoi, ce personnage falot, la Mâra impitoyable du tome que je connaissais ? Impossible !

    En tout cas, j'estime qu'un bouquin où le greffe des Enfers fait grève pour réclamer l'ADSL (et partant, bloque le cycle des réincarnations) est forcément génial, quoi qu'il contienne par ailleurs.

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