Comme nombre de franciliens, je vais travailler en utilisant les transports en commun. Comme nombre de franciliens, les grèves ou les intempéries ont dérangé mes derniers trajets. Mais ce qui m'a dérangé ce matin dans le RER, c'est une conversation que j'ai entendu. Non, je n'ai pas écouté ma voisine de banquette disserter sur son dernier gloss à la mode avec sa meilleure amie mais c'est une dame d'âge mûr qui se trouvait à trois banquettes de la mienne qui a partagé avec tout le wagon sa conversation peu de temps après avoir embarqué.
J'aurais voulu retranscrire au fur et à mesure sa conversation, mais elle a pris une tournure tellement invraisemblable que je n'avais pas pensé à commencer la prise de note, alors en voici un résumé. Bien sûr, il n'y aura que la partie dont le wagon a profité, l'interlocuteur se trouvant très certainement dans son bureau.
- Oui, Bonjour, c'est Madame Biscotte*, je vais à une expertise aux résidences de la Tisane* à Boulogne...
- Oui, oui, bonjour Melle Tartine*... oui, bonne année à vous aussi, donc je disais, je me rends à une expertise aux résidences de la Tisane* à Boulogne, et je voulais être sûre des codes d'entrée, car je ne voudrais pas me retrouver à la porte comme cela m'est arrivé dans une autre résidence la semaine dernière.
- Oui, c'est ça, passez moi Madame Infusion*.
...
- Oui, bonjour Madame Infusion, c'est Madame Biscotte. Comme je le disais à ta secrétaire, je me rends à la résidence de la Tisane* à Boulogne (et oui, trois fois, des fois que le petit vieux avec son sonotone à l'étage du dessous n'aurait pas entendu). Et bien que je pense retrouver le gardien et le propriétaire sur place, je préférerais être sûre d'avoir les bons codes pour ne pas rester dehors (ben oui, je préfère les attendre au chaud dans le hall, que dehors. Quand les politiques vont-ils enfin appliquer une politique pour éviter que les expertes de 40 ans ne trainent dans les halls d'immeuble).
A ce moment de la conversation, je lève les yeux vers mon voisin d'en face côté fenêtre qui secoue la tête, et j'acquiesce en disant : "Mais elle ne va quand même pas le faire."
...
- Ok, donc pour le 68-72, le code est le 12A34* et pour le 62, le code est le 56B78*. Oui, merci bien.
Et bien si ! elle l'a fait, elle a donné : le nom de la ville, de la résidence, les numéros dans la rue et les codes !
C'est le moment qu'a choisi mon voisin d'en-face pour se lever et aller lui dire : "Madame, vous vous rendez compte des informations que vous venez de donner à voix haute à des inconnus dans ce train. Vous ne vous souciez pas de la sécurité des résidents ?"
Et elle de répondre sans se démonter : "Mais il y a des gens qui ont besoin de travailler."
Dialogue d'une force surréaliste ! Mais de qui parle-t-elle quand elle dit que des gens ont besoin de travailler ? Des cambrioleurs ? Des assureurs qui manquent de travail en ce moment pour rembourser les cambriolages ? Les policiers qui ne sont qu'à 18% de cambriolages élucidés sur l'année 2009 (chiffre à vérifier car je n'ai pas retrouvé la source où j'ai lu le chiffre la semaine dernière) ? La police scientifique qui devra intervenir sur tout cambriolage maintenant ?
On pourrait aussi penser aux psychothérapeutes qui aideront les victimes de cambriolage à se reconstruire, et bien évidemment, les victimes qui devront travailler pour payer le psychothérapeute, la prime d'assurance qui augmentera et ce que les assureurs n'auront pas remboursé.
Cela m'amène à cette dernière réflexion qui concernera l'expert en particulier : est-ce vraiment le service que nous attendons de ces personnes quand ils viennent faire une expertise dans nos résidences. Des personnes qui certainement habitent dans des pavillons sans digicode pour ne pas savoir ce qu'un digicode représente comme sécurité dans un logement collectif. Je conçois qu'un digicode ne soit pas une assurance tout risque, mais c'est le minimum de sécurité que l'on peut avoir et le minimum de respect à avoir pour ses clients est tout de même de leur laisser cette sécurité.
* Les noms et les codes ont bien entendu été changés.
J'aurais voulu retranscrire au fur et à mesure sa conversation, mais elle a pris une tournure tellement invraisemblable que je n'avais pas pensé à commencer la prise de note, alors en voici un résumé. Bien sûr, il n'y aura que la partie dont le wagon a profité, l'interlocuteur se trouvant très certainement dans son bureau.
- Oui, Bonjour, c'est Madame Biscotte*, je vais à une expertise aux résidences de la Tisane* à Boulogne...
- Oui, oui, bonjour Melle Tartine*... oui, bonne année à vous aussi, donc je disais, je me rends à une expertise aux résidences de la Tisane* à Boulogne, et je voulais être sûre des codes d'entrée, car je ne voudrais pas me retrouver à la porte comme cela m'est arrivé dans une autre résidence la semaine dernière.
- Oui, c'est ça, passez moi Madame Infusion*.
...
- Oui, bonjour Madame Infusion, c'est Madame Biscotte. Comme je le disais à ta secrétaire, je me rends à la résidence de la Tisane* à Boulogne (et oui, trois fois, des fois que le petit vieux avec son sonotone à l'étage du dessous n'aurait pas entendu). Et bien que je pense retrouver le gardien et le propriétaire sur place, je préférerais être sûre d'avoir les bons codes pour ne pas rester dehors (ben oui, je préfère les attendre au chaud dans le hall, que dehors. Quand les politiques vont-ils enfin appliquer une politique pour éviter que les expertes de 40 ans ne trainent dans les halls d'immeuble).
A ce moment de la conversation, je lève les yeux vers mon voisin d'en face côté fenêtre qui secoue la tête, et j'acquiesce en disant : "Mais elle ne va quand même pas le faire."
...
- Ok, donc pour le 68-72, le code est le 12A34* et pour le 62, le code est le 56B78*. Oui, merci bien.
Et bien si ! elle l'a fait, elle a donné : le nom de la ville, de la résidence, les numéros dans la rue et les codes !
C'est le moment qu'a choisi mon voisin d'en-face pour se lever et aller lui dire : "Madame, vous vous rendez compte des informations que vous venez de donner à voix haute à des inconnus dans ce train. Vous ne vous souciez pas de la sécurité des résidents ?"
Et elle de répondre sans se démonter : "Mais il y a des gens qui ont besoin de travailler."
Dialogue d'une force surréaliste ! Mais de qui parle-t-elle quand elle dit que des gens ont besoin de travailler ? Des cambrioleurs ? Des assureurs qui manquent de travail en ce moment pour rembourser les cambriolages ? Les policiers qui ne sont qu'à 18% de cambriolages élucidés sur l'année 2009 (chiffre à vérifier car je n'ai pas retrouvé la source où j'ai lu le chiffre la semaine dernière) ? La police scientifique qui devra intervenir sur tout cambriolage maintenant ?
On pourrait aussi penser aux psychothérapeutes qui aideront les victimes de cambriolage à se reconstruire, et bien évidemment, les victimes qui devront travailler pour payer le psychothérapeute, la prime d'assurance qui augmentera et ce que les assureurs n'auront pas remboursé.
Cela m'amène à cette dernière réflexion qui concernera l'expert en particulier : est-ce vraiment le service que nous attendons de ces personnes quand ils viennent faire une expertise dans nos résidences. Des personnes qui certainement habitent dans des pavillons sans digicode pour ne pas savoir ce qu'un digicode représente comme sécurité dans un logement collectif. Je conçois qu'un digicode ne soit pas une assurance tout risque, mais c'est le minimum de sécurité que l'on peut avoir et le minimum de respect à avoir pour ses clients est tout de même de leur laisser cette sécurité.
* Les noms et les codes ont bien entendu été changés.
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