Me voilà au-delà des 15 000 mots, soit entre trois et quatre jours d'avance sur un rythme "normal". Pour l'instant, pas de blocage à déplorer, les choses se goupillent plutôt pas mal...
En revanche, mes personnages se cherchent un peu et la relecture devra notamment unifier leur comportement et les rendre plus cohérents... Les aléas de partir sans préparation, bien sûr.
Tout de suite, un petit extrait !
"Les fenêtres de la maison étaient masquées de lourds rideaux, mais à travers ceux-ci filtraient des rais d'une lumière vive, plus vive que ce qu'Elana avait vu dans tout Centrale Ouest depuis qu'elle y était entrée.
— Camille est une originale, dit Pietr en suivant le regard de la jeune femme. Et elle est d'une génération qui se souvient encore quand le soleil arrivait jusqu'à Ouest.
— Comment est-ce possible ? Cela fait plus d'un siècle !
— On l'appelle « la vieille Camille » pour une raison, répondit Pietr en frappant à la porte, utilisant pour ce faire un heurtoir en fer forgé gravé d'une tête de dragon.
Très engageant, songea Elana en attendant qu'on leur ouvre la porte. Des pas résonnèrent à l'intérieur, et quand la porte s'ouvrit, Elana fut d'abord éblouie par la lumière abondante qui en jaillit. Ses yeux, qui s'étaient en partie habitués à la pénombre de Centrale Ouest, mirent quelques secondes à faire face à cet afflux de clarté, et elle aurait juré qu'à ces côtés même Pietr avait eu un mouvement de recul.
Dans l'encadrement de la porte, une très jeune femme, très belle, leur sourit chaleureusement.
— Bienvenue Pietr ! Tes visites se font rares mais c'est toujours un plaisir !
— Bonjour Leila, répondit Pietr. Je suis désolé de débarquer à l'improviste, mais Camille peut-elle nous recevoir ?
— Oh, mais elle t'attendait ! Nous avons entendu parler de cette jeune femme (elle sourit à Elana avec toujours autant de chaleur), et grand-mère s'est doutée que tu aurais besoin de ses conseils ! Mais ne restez pas là, entrez !
Elle s'effaça pour les laisser passer, et Elana entra, un peu surprise par un tel accueil. Pietr lui emboîta le pas, claquant une bise sonore sur la joue de Leila au passage, ce qui fit glousser joliment la jeune femme.
À l'intérieur, on se serait cru dans Centrale Sud. Tout était illuminé, et cette maison semblait faire partie de celles qui avaient accès à l'électricité, car les lampes un peu partout émettaient cette lumière blanche que seule cette énergie permet. Leur hôtesse les conduisit le long d'un couloir, puis dans un salon très similaire à celui de Pietr, la lumière en plus, où les attendait la plus vieille femme qu'Elana eut jamais vue.
Elle était assise dans un fauteuil, toute petite et toute mince, comme si l'âge l'avait vidée de sa substance. Son visage était incroyablement ridé, mais de rides du sourire, qui parlaient d'une vie heureuse et bien remplie. Elle avait tiré en chignon ses cheveux d'un blanc pur, le genre de couleur que les femmes âgées de Sud essayaient en vain d'obtenir à coups de teinture qui viraient invariablement au violet. Ses yeux, d'un bleu clair mais toujours bien vifs, les scrutaient d'un air acéré."
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