Et voilà c'est parti ! Et pas trop mal, puisque j'ai 4 jours de non-travail devant moi pour entamer convenablement le NaNo. En théorie il faut viser 1 667 mots par jour pour faire les 50K à fin novembre, j'ai fait le double hier, cohérente avec ma théorie de la constitution d'un matelas de sécurité.
Au final, je n'avais pas d'idée, même en me levant hier, je me suis donc rabattue sur une astuce toute bête : mettre une jeune femme en situation de fuite, et cela me force à réfléchir très vite à 1) ce qu'elle fuit, 2) va-t-elle arriver à y échapper et 3) vers quoi fuit-elle ?
La technique peut paraître grossière, mais elle semble partie pour déboucher sur quelque chose, et il sera toujours temps d'affiner le résultat en relecture après le mois de novembre !
Et voilà donc un premier extrait (comme tous les ans, on se montrera indulgent devant les répétitions et les adverbes en -ment dont je parsème mes textes en premier jet. Ils sauteront, dans 90% des cas, lors de la relecture) :
"Elle
était sortie de l’agence, avait marché le long d’une rue, en direction d’une
échoppe dont elle se rappelait un sandwich aux crudités avec une sauce
aigre-douce qui lui avait laissé un souvenir assez sympathique et qui aurait un
petit côté réconfortant pour la consoler de déjeuner seule. Mais à peine
avait-elle tourné au coin de la rue, qu’elle avait senti un changement dans l’air,
quelque chose de différent, comme si soudain l’univers retenait son souffle. L’un
des éclairages publics au-dessus de sa tête avait clignoté, une fois, deux
fois, puis s’était éteint. La zone où elle travaillait bénéficiait d’un puits
de lumière naturelle mais les rues attenantes étaient entièrement dépendantes
de l’éclairage public, et c’était la première fois en vingt-huit ans de vie
dans Centrale Sud qu’Elana voyait un néon défaillir – et c’était très
perturbant. Serrant contre elle son sac à main, elle accéléra le pas pour
rejoindre sa destination et dépasser la zone d’ombre qui venait de se créer, et
ne vit pas tout de suite ce qui aurait dû lui sauter aux yeux : la rue
était vide de gens. Elle s’arrêta net, ce qu’elle voyait ne faisant absolument
pas sens : à cette heure de la journée, la rue aurait dû être fréquentée
par au moins plusieurs dizaines de personnes. Les immeubles la bordant étaient
principalement des bureaux, avec quelques habitations ici et là, mais l’heure
de la pause déjeuner voyait généralement tout le monde dehors à la recherche
d’un repas.
Le
deuxième néon clignota et s’éteignit, et fut suivi presque immédiatement par un
troisième. Elana décida que rester en place n’était pas une bonne idée, et que
faire demi-tour pour rejoindre la zone qui bénéficiait de la lumière du jour,
qui ne risquait pas, elle, de tomber en panne, représentait la décision la plus
sage. Mais quand elle fit demi-tour, toute la zone derrière elle était plongée
dans l’obscurité la plus complète, tous les néons éteints. Il aurait dû y avoir
un fond de lumière du jour, même léger – elle n’était pas si loin du puits de lumière – mais ce n’était absolument pas le
cas. Et face à cette obscurité qui allait à l’encontre de tout ce qu’elle
connaissait, Elana avait tout simplement paniqué et était partie en courant
dans l’autre sens, vers les lumières encore allumées.
Derrière
elle, les néons s’éteignaient les uns après les autres dans une série de
claquements secs ; plus de clignotement ou de grésillements désormais, ils
lâchaient d’un coup. Et derrière elle, en rythme avec les claquements, elle
entendit des pas, qui résonnaient dans la rue vide."
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