mercredi 24 février 2010

Vampi(y)res

J’aime bien les livres avec des vampires dedans. Il paraît qu’aujourd’hui ça s’appelle la « bit-lit », cette littérature avec des beaux vampires sexys et des humains qui leur tombent dans les bras, et que ça deviendrait galvaudé. J’avoue que je ne me suis jamais trop posé la question ; j’ai commencé naturellement par le Dracula de Stoker, enchaîné par Salem (Stephen King, mon idole donc), poursuivi avec Anne Rice, fait un détour par Jeanne Faivre d’Arcier*, aimé Twilight (oui, c’est niais, et des fois c’est reposant quand c’est niais), me suis acharnée sur les Laurell K. Hamilton, et j’ai descendu les Sookie Stackhouse bien avant que True Blood ne trouve le chemin des écrans.
Ceci pour dire que de temps en temps, j’aime bien me faire une petite session littérature vampirique. Par exemple, cette semaine, j’ai eu plein de temps de transport pour lire trois ouvrages assez courts, et très différents.

Tout d’abord Vampyres, de la collection Sable Noir. Je n’avais jamais entendu parler de ce projet, qui consiste si j’ai bien compris à réunir les interprétations d’un thème par différents auteurs et les films qu'en tirent plusieurs réalisateurs. Il y aurait aussi une bande dessinée adaptant les textes. Autour des vampires, de la ville imaginaire de Sable Noir et de la date du 3 novembre, chacun d’entre eux imagine sa propre histoire. Les textes sont plutôt sympathiques, bien construits et bien écrits, même si la chute est parfois un poil prévisible. Mais le concept en tout cas est très plaisant, et le recueil se lit vite. Une fois de plus, j’apprécie énormément le fait de trouver des bouquins de mon genre favori écrits en français. Il va falloir que je creuse un peu plus, parce que ces choses-là existent – mais elles ne sont pas faciles à trouver. Pas comme leurs équivalents anglo-saxons…

D’ailleurs, une fois terminé Vampyres, je suis passée a First Drop Of Crimson, de Jeaniene Frost. Ce roman est un spin-off de sa série principale the Night Huntress où les vampires sont un peu du même acabit que ceux de True Blood, beaux mais manipulateurs, organisés dans une société strictement réglementée mais pour le coup dissimulés aux regards des hommes. Dans First Drop Of Crimson, Denise, une humaine, se retrouve aux prises avec un démon en quête de vengeance, et va devoir faire appel pour l’aider à Spade, un vampire auquel elle n’associe que des souvenirs de sang, de violence, et de mort (celle de son mari notamment). Comme on peut s’en douter (la couverture n'oriente pas la réflexion, déjà), ça va dégénérer autrement entre eux, et on a même droit à une ou deux scènes de sexe un peu (très) graphiques, mais c’est plutôt bien amené et cohérent avec l’histoire. Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est ce qu’il y a dans ces livres qui les rend aussi difficiles à lâcher ; c’est le cinquième roman de cet auteur que je lis et je les ai tous dévorés en un ou deux jours. Ce n’est pourtant pas de l’immense littérature, mais c’est divertissant, avec du suspense, on a envie que la tension entre les personnages se résolve, et on a envie d’être là quand ce sera le cas. Bref, plutôt très agréable.

Et puis tant qu’à être dans les scènes de sexe explicites, autant attaquer le dernier Laurell K. Hamilton. Comme beaucoup, j’ai trouvé qu’à un moment donné ça dérivait vers une série de scènes très détaillées utilisées un peu comme des deus ex machina puisqu’à chaque fois Anita y gagnait un nouveau pouvoir et un nouveau beau mec plein de muscles, le premier lui permettant de défaire le méchant et le deuxième de compléter sa collection. Mais contrairement à beaucoup, j’ai insisté, parce que pour être honnête, je trouvais quand même ça bien écrit, et j’aime assez son humour un peu douteux et le fait qu'elle assume plutôt bien l'orientation prise par ses romans. Et bien m’en a pris, car ça s’est pas mal arrangé sur les derniers romans. Flirt ne met en scène qu’une seule galipette, courte avec ça. Le roman lui-même n’est pas très long, et raconte comment, pour la forcer à relever son conjoint d’entre les morts, un des clients d’Anita n’hésite pas à menacer ce qu’elle a de plus cher – sa collection d’hommes beaux et musclés, pour ceux qui n’auraient pas suivi. De la même façon que les autres tomes, ça se lit vite et bien, et si une fois de plus Anita Blake utilise son corps pour se sortir de la panade, cette fois-ci elle le fait en conscience et sans nous faire un laïus sur comment elle est obligée et c’est pas sa faute et en vrai c’est une prude. Bref, plutôt sympa. Là encore, pas de la grande littérature, mais franchement, ça vaut bien deux heures de RER à perdre ^^


* elle est beaucoup moins connue que les autres, mais je ne peux que vous conseiller Rouge Flamenco. Mon propre exemplaire tombe en ruine à force d’avoir été relu, et d’ailleurs quand j’y pense il faudrait que je me refasse une session.

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