Une émission à vocation scientifique sur une chaîne dont le nom est composée d’une lettre et d’un chiffre. Une émission que je trouvais jusqu’ici intéressante et sérieuse.
Dimanche soir, le thème en était « les différences entre les hommes et les femmes ».
Et là, patatras.
Les femmes ont plus d’œstrogènes, elles sont plus douces. Les hommes ont plus de testostérone, ils sont plus agressifs. La preuve, regardez ces petits enfants pré pubères : on leur propose un ballon, les trois garçons shootent dedans et deux des trois filles le ramassent (« le prennent dans leurs bras » dixit le « scientifique », enfin dans mon monde, ce geste est un ramassage et non un câlin, d’autant que la deuxième a commencé à dribbler aussitôt). La troisième, celle qui a shooté dans le ballon ? Elle fait sans doute partie de 10% de femmes avec un taux de testostérone plus important que la moyenne, des garçons manqués avec des attitudes plus masculines (photos de mannequins aux cheveux courts défilant sur l’écran. Et aussi de Grace Jones). C’est sans doute la faute de sa mère qui a été trop stressée pendant la grossesse.
Les femmes ont plus de sensibilité. Un homme peut apprendre à exprimer sa « sensibilité féminine » notamment par le théâtre où il a plus de mal qu’une femme à extérioriser ses émotions. Une femme exerçant un « métier d’homme » (chef pâtissier dans l’exemple) va avoir tendance à se masculiniser (« oui, les hommes, ils ont pas besoin de parler pour travailler »).
Est-ce qu’il n’y a que moi qui suis restée sans voix devant l’accumulation de clichés ?
Prenons la « preuve » du ballon par exemple. Se pourrait-il que les garçons aient shooté dedans parce que l’on a tendance à encourager les petits garçons à jouer au football ? La demoiselle qui a commencé à dribbler ne jouerait-elle pas au basket ? Cela ne nous laisserait plus qu’une jeune fille ayant « pris le ballon dans ses bras » ! Mais non, la voix off nous explique que cela démontre la douceur des filles versus l’agressivité des garçons.
Je n’aborde même pas la notion de « métier d’homme », et surtout l’exemple : chef pâtissier ???!!! Quant au jeune homme qui doit pleurer sur sa scène de théâtre, il doit être content de savoir que c’est sa sensibilité féminine qui s’exprime et pas son talent d’acteur.
Franchement, pour une émission qui se veut scientifique, je trouve cela un peu léger. On y aborde tout de même les questions de l’éducation, de la manière dont elle influe sur ces caractères « innés », mais juste derrière, cette expérience du ballon prise sans recul saborde complètement l’intention. Pas étonnant derrière, que certains croient toujours que les femmes sont faites pour s’occuper des enfants et piapiater entre elles, que c’est dans leur gènes (ou dans leurs hormones), tandis que les hommes sont faits pour aller se battre contre le grand méchant monde (dans leurs « métiers d’homme ») pour assurer la bouffe. Si c’est cautionné par le gentil monsieur avec ses lunettes carrées, forcément !
mercredi 7 septembre 2011
Les filles sont plus douces (il paraît)
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Et si toi, tu t'insurges, c'est parce que tu as un sale caractère comme trop de filles (et puis tu as sûrement tes ragnagnas, ou alors tu vas les avoir, ça explique tout).
RépondreSupprimerTsss...
Hier, j'ai vu des gamins de petite section à qui on filait des ballons. Aucune différence notable garçon/fille à ce stade.
Est-ce parce que les hormones sexuelles sont encore en sommeil à cet âge, ou bien parce que les influences culturelles n'ont pas bien eu le temps de s'exercer ?
Sans doute un peu les deux !
RépondreSupprimerMais je suis pas certaine de toute manière qu'avant la puberté, l'influence des hormones sexuelles soit vraiment notable.
Et en effet, je pense aussi que c'est mon sale caractère de fille qui s'exprime ^^ N'empêche ça fait du bien de le dire...