"Vieillerie" est ici un terme tout relatif. Le livre lui-même, et le fait qu'il est en anglais, c'est assez récent ; mais la première fois que j'ai lu La Chanteuse Crystal, je devais avoir 12 ans. A la bibliothèque municipale, ils avaient un rayon de littérature fantastique pas trop mal fichu, et c'est là que j'ai découvert Anne McCaffrey, Marion Zimmer Bradley, Franck Herbert, et Dan Simmons, Anne Rice, Stephen King ou James Herbert. Ma mère faisait bien la grimace à chaque Pocket argenté ou noir emprunté, mais rien à faire pour me diriger vers des lectures qu'elle aurait considérées comme plus appropriées : je lisais tout ce qu'on me donnait, mais mes préférences se sont très tôt affirmées.
Bref, Anne McCaffrey fait partie pour moi de ceux qui ont formé mon goût au genre. Et le personnage de Killashandra Ree, la chanteuse-crystal de Ballybran, reste avec Lessa de la Ballade de Pern un de mes personnages féminins préférés. Comme beaucoup de personnages féminins de fantasy, elle tend à être plutôt douée dans ce qu'elle entreprend. Mais à la différence des "Mary-Sue", elle n'est pas forcément ni très agréable ni très appréciée par son entourage.
Killashandra est une étudiante en opéra orgueilleuse et perfectionniste, dont le monde s'écroule quand elle apprend qu'un défaut dans sa voix la privera de la carrière de soliste stellaire qu'elle a toujours considéré comme son dû. Du jour au lendemain, plutôt que de subir sa défaite et faire face à ceux qu'elle regardait de haut auparavant, elle quitte sa vie et laisse tout derrière elle. Cela la conduira sur la planète Ballybran, où vivent les chanteurs-crystal, une élite réduite qui extrait le Crystal utilisé par tout l'univers pour les transports et les communications. Elle deviendra l'une d'entre d'eux, comme on peut s'en douter, et il lui arrivera plein d'aventures, forcément.
Après avoir retrouvé une édition omnibus de la trilogie, en anglais cette fois-ci, je retrouve aujourd'hui autant de plaisir à le relire que j'ai pu en avoir il y a plus de 10 ans la première fois que je l'ai lu. Et puis, ça fait tout drôle, il faut l'admettre. Et si je trouve sa production un peu inégale - Acorna m'a laissée froide - cette série, ainsi que celle la Ballade de Pern et le Vol de Pégase (le cycle des Doués), fait toujours partie de mes lectures de référence.